Les Etats arabes appellent le Conseil de sécurité de l’ONU à se réunir sur le barrage éthiopien

Les Etats arabes appellent le Conseil de sécurité de l’ONU à discuter du différend sur le projet de l’Ethiopie de remplir un barrage géant qu’elle construit sur le Nil Bleu, a déclaré mardi le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit après une réunion des ministres des Affaires étrangères.

L’Éthiopie fonde ses espoirs de développement économique et de production d’électricité sur le barrage. L’Égypte dépend du fleuve pour 90 % de son eau douce et considère le barrage comme une menace existentielle. Le Soudan est préoccupé par le fonctionnement de ses propres barrages et stations d’eau sur le Nil.

Les ministres, réunis au Qatar, se sont mis d’accord sur « des mesures à prendre progressivement » pour soutenir l’Egypte et le Soudan dans le différend, a déclaré le ministre qatari des Affaires étrangères Mohammed Bin Abdulrahman Al-Thani lors d’une conférence de presse, sans donner de détails.

Les États arabes ont appelé l’Éthiopie à négocier « de bonne foi » et à s’abstenir de toute mesure unilatérale qui nuirait à l’Égypte et au Soudan.

Ces mesures comprenaient l’achèvement de la deuxième phase de remplissage du réservoir du barrage pendant la saison des pluies cette année sans un accord sur le remplissage et l’exploitation du barrage, a déclaré la Ligue arabe dans un communiqué.

L’Éthiopie a rejeté la résolution de la Ligue arabe dans son intégralité, a déclaré son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le pays avait précédemment rejeté les appels de l’Égypte et du Soudan à impliquer des médiateurs en dehors de l’Union africaine.

Le Soudan et l’Egypte avaient déjà convenu ce mois-ci de travailler ensemble à tous les niveaux pour pousser l’Ethiopie à négocier « sérieusement » sur un accord, après que les pourparlers parrainés par l’Union africaine soient restés dans l’impasse. 

A LIRE AUSSI:   Jusqu'à 17 personnes infectées et 11 morts dans une nouvelle épidémie d'Ebola au Congo

Les deux pays, qui sont en aval du Grand Ethiopian Renaissance Dam, ont appelé la communauté internationale à intervenir. Aboul Gheit a décrit la sécurité de l’eau en Égypte et au Soudan comme faisant partie intégrante de la sécurité nationale arabe.

Le Soudan a déclaré lundi qu’il était ouvert à un accord intérimaire partiel sur le barrage de plusieurs milliards de dollars, avec des conditions spécifiques.

La réunion de mardi était le premier rassemblement d’États arabes organisé par le Qatar depuis que l’Arabie saoudite et ses alliés ont imposé un boycott de Doha à la mi-2017 suite à des accusations selon lesquelles le Qatar aurait soutenu le terrorisme, une accusation qu’il nie.

Source : Reuters Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

Bénin : la Banque mondiale finance un nouveau projet d’amélioration de l’accès à l’électricité

Read Next

Mali : relâché en 2020 contre Soumaïla Cissé, un cadre de l’État islamique de nouveau capturé