Le Soudan étudie la levée des subventions sur les carburants

Sudanese women wave national flags as they rally to celebrate after an announcement made by Sudan’s new military ruler on April 13, 2019. – General Abdel Fattah al-Burhan vowed today to ‘uproot’ deposed president Omar al-Bashir’s regime and release protesters, in a bid to placate demonstrators demanding civilian rule. He also ordered the release of all prisoners jailed by recently established special emergency courts and the immediate lifting of a night-time curfew that had only come into effect two days ago. (Photo by Ebrahim Hamid / AFP)

Khartoum cherche à maîtriser les finances publiques, au risque de mécontenter la population, épuisée par une économie exsangue.

Le gouvernement soudanais, issu de la contestation qui a fait chuter en avril le régime d’Omar Al-Bachir, a annoncé, dimanche 22 décembre, étudier la possibilité de lever les subventions étatiques sur les carburants en vue d’équilibrer son budget.

Lors d’une réunion de cabinet dimanche afin d’élaborer le budget 2020, le gouvernement – nommé en septembre à la suite d’un accord entre la contestation et l’armée, qui a destitué M. Bachir – a annoncé la mise en place d’un « petit comité » pour étudier la levée de ces subventions sur l’essence et le diesel.

Ecrasé par une dette de plusieurs dizaines de milliards de dollars, le Soudan cherche à stabiliser son budget. La levée des subventions pourrait aider à maîtriser les dépenses publiques, au risque toutefois de mécontenter une population épuisée par une économie exsangue. Ainsi, dans son communiqué, le gouvernement précise bien qu’il « n’y a aucune intention de lever les subventions sur le pain dans le budget pour l’année 2020 ».

Le comité formé par le gouvernement, sous l’autorité du premier ministre, Abdallah Hamdok, se réunira dimanche et lundi.

« Doublement des salaires »

Le retrait des subventions sur les carburants se ferait « progressivement » et serait compensé par le « doublement des salaires des employés d’Etat », précise le gouvernement.

Un an après le début du soulèvement contre M. Bachir, qui était arrivé au pouvoir en 1989 par un coup d’Etat, l’économie soudanaise affronte une grave crise économique, en partie alimentée par vingt ans d’embargo économique américain (1997-2017), en raison de son soutien présumé à des groupes islamistes.

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Si les sanctions ont été levées, leurs effets continuent de se faire sentir, car les transactions financières internationales restent impossibles, le pays figurant toujours sur la liste noire américaine des « Etats soutenant le terrorisme » (SST), ce qui barre également la route aux investissements étrangers.

L’inflation annuelle au Soudan est aujourd’hui de 60 %, selon les derniers chiffres officiels, et les réserves de devises étrangères sont quasi inexistantes.

Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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