Le Rwanda, un modèle économique en Afrique?

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Au cours de la visite mardi (15.10) du président Paul Kagamé à Bangui, son homologue centrafricain, Faustin-Archange Touadérea a vanté le modèle économique du Rwanda. Ce modèle, si souvent vanté, existe-t-il réellement ?

« Plus d’un million de Rwandais ont été sortis de la pauvreté » (Olivier Nduhungirehe)

Avec un PIB annuel de 7,5 %  et une croissance estimée à près de 8% en 2019, le Rwanda de Paul Kagamé fait partie des têtes de liste en Afrique. Autre exemple de sa bonne santé économique, début octobre, la compagnie nationale d’électricité a annoncé que la part de ménages ayant accès à l’électricité est passée de 10% en 2010 à 51% en février 2019. Ces chiffres sont confirmés par plusieurs publications de la Banque mondiale.

Petit bémol, le coût de l’approvisionnement en électricité demeure l’un des plus élevé de la région. Les tarifs actuels n’étant pas à la portée de toutes les couches de la population.

Investissements étrangers

En plus des indicateurs macroéconomiques qui sont positifs, les investisseurs étrangers sont rassurés par la stabilité politique du Rwanda. Autre atout, l’indice de corruption est relativement bas. Selon Transparency International, le Rwanda occupe la 4e place sur le continent.

Signe de cette assurance, en janvier 2018, le constructeur automobile allemand Volkswagen a ouvert une usine d’assemblage à Kigali.

Aussi, il y a quelques jours, le pays des « Milles collines » a lancé ses tout premiers Smartphones Mara X et Mara Z qui vont utiliser le système d’exploitation Android de Google. Coût de l’usine de fabrication : vingt millions de dollars.

« Il y a eu plus d’un million de Rwandais qui ont été sortis de la pauvreté ces dernières décennies. Il y a des performances économiques. Il y a eu création d’emplois qui fait qu’il y a un impact significatif sur la population » se réjoui Olivier Nduhungirehe, le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères rwandais.

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Croissance ne signifie pas développement

Cet optimisme affiché est relativisé par certains analystes. Pour l’économiste Martial Ze Belinga, les indicateurs macroéconomiques ne sont pas synonymes de développement.

« On peut avoir les chiffres de la croissance qui montrent que le pays a augmenté sa production d’une année sur l’autre. Mais ce n’est pas nécessairement un signe de développement. Le Rwanda reste quand même très dépendant de l’aide extérieure – jusqu’en 2012, c’était plus de 40% de son budget. Ce qui voudrait dire quand même qu’il y a une certaine fragilité quand on sait que c’est cette aide extérieure finalement qui finance les investissements publics, donc la croissance », explique-t-il à la DW.

Manipulation des chiffres

En août dernier, le quotidien britannique « Financial Times » a indiqué que les chiffres relatifs à la croissance et à la réduction de la pauvreté au Rwanda auraient été manipulés. Ce qui revient aussi à mettre en cause la réputation de la Banque mondiale qui soutient pour sa part les statistiques fournies par Kigali.

Source: Deutsche Welle/Mis en Ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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