Le Mozambique va faire appel de la décision de la Cour sur l’extradition de l’ex-finmin vers les États-Unis

Le Mozambique va faire appel de la décision d’un tribunal sud-africain d’extrader son ancien ministre des Finances Manuel Chang vers les Etats-Unis plutôt que vers son pays d’origine, a annoncé jeudi le bureau du procureur général.

Les États-Unis et le Mozambique ont tous deux demandé l’extradition de Chang pour son rôle présumé dans un scandale de dette de 2 milliards de dollars, et une bataille pour savoir où il devrait être inculpé est en cours depuis peu après son arrestation en 2018 en Afrique du Sud.

Chang a nié tout acte répréhensible.

Un tribunal sud-africain a annulé mercredi une décision antérieure du ministre de la Justice du pays d’envoyer Chang au Mozambique et a décidé qu’il devait être envoyé aux États-Unis.

« Le Mozambique n’accepte pas le remplacement de la décision précédente (…) par une autre en faveur des Etats-Unis d’Amérique, un Etat concurrent du Mozambique dans la demande d’extradition », a déclaré le bureau dans un communiqué.

À cette fin, a-t-il poursuivi, le Mozambique a demandé à ses avocats de demander l’arrêt de l’extradition, de faire appel et de demander que l’affaire soit entendue par la plus haute juridiction sud-africaine.

Chang est recherché pour 2 milliards de dollars d’emprunts soutenus par l’État, signés par lui au cours de son mandat 2005-2015 en tant que ministre des Finances, apparemment pour des projets couvrant la pêche au thon, le développement de chantiers navals et la sécurité maritime.

Cependant, des centaines de millions de dollars ont disparu, y compris sous forme de pots-de-vin, selon les autorités, alors que de nombreux avantages promis ne se sont jamais matérialisés.

A LIRE AUSSI:   Lesotho : le Premier ministre, accusé d'avoir tué son ex-femme, a quitté le pays

Des donateurs comme le Fonds monétaire international ont interrompu leur soutien lorsque l’intégralité de l’emprunt a été révélée, déclenchant un effondrement de la monnaie et un défaut de paiement.

Un procès de 19 personnes soupçonnées d’avoir joué un rôle dans le scandale est en cours au Mozambique – l’une des nombreuses poursuites pénales et civiles qui se déroulent dans le monde.

Les militants disent cependant que Chang ne fera face à une justice appropriée qu’aux États-Unis. Un procès là-bas pourrait également conduire à des révélations sur l’affaire préjudiciables au parti au pouvoir, le Frelimo, selon les analystes.

Source: Reuters Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

Réponse de l’Afrique face à la Covid-19 : tout repose sur les personnes présentes sur le terrain