Le Kenya s’inquiète d’un projet britannique de « réensauvagement » d’éléphants

Le Kenya a exprimé son inquiétude, mercredi 7 juillet, concernant le projet d’une fondation de convoyer par avion un troupeau d’éléphants depuis un parc animalier britannique, afin de le réintroduire dans la nature. La Fondation Aspinall compte faire voyager à bord d’un Boeing 747, surnommé le « jet Dumbo », treize éléphants du Howletts Wild Animal Park, dans le sud de l’Angleterre.

Le ministère kényan du tourisme et de la faune a affirmé avoir « appris avec inquiétude » les informations parues dans les médias britanniques sur cette opération présentée mardi comme « une première mondiale » pour des éléphants en capacité de se reproduire. « Le ministère tient à préciser que ni lui ni le Kenya Wildlife Service [l’agence chargée de la préservation de la nature] n’ont été contactés ou consultés à ce sujet », a déclaré le ministère, soulignant que « la relocalisation et la réacclimatation d’un animal provenant d’un zoo ne sont pas faciles et sont une affaire coûteuse ».Article réservé à nos abonnés Lire aussi  Les éléphants d’Afrique sont officiellement menacés d’extinction

Un responsable du ministère a déclaré à l’AFP que les autorités kényanes s’appuyaient sur la réglementation spécifique élaborée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) concernant le déplacement d’animaux.

L’UICN a prévenu en mars que le braconnage et la destruction de l’habitat, notamment en raison de la conversion des terres à l’agriculture, décimaient les troupeaux d’éléphants dans toute l’Afrique. La population d’éléphants dans la savane africaine a diminué d’au moins 60 % au cours des cinquante dernières années, leur valant d’être reclassés dans la catégorie « en danger » de la « liste rouge » des espèces menacées établie par l’UICN.

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La Fondation Aspinall – dont Carrie Johnson, l’épouse du premier ministre Boris Johnson, est directrice de la communication – a assuré qu’elle travaillerait avec des équipes antibraconnage pour aider à assurer la survie à long terme du troupeau au Kenya. Elle a déjà réintroduit dans leurs habitats naturels des animaux nés en captivité, tels que des gorilles, des rhinocéros noirs, des gibbons cendrés ou des bisons d’Europe.

Source : Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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