Le gouvernement nigérian rejette le rapport sur le « massacre » car semé d’erreurs

Le gouvernement nigérian a rejeté mardi un rapport judiciaire décrivant le meurtre de manifestants pacifiques à Lagos en octobre 2020 comme un massacre, affirmant qu’il était semé d’erreurs et que ses conclusions n’étaient étayées par aucune preuve.

Le rapport divulgué sur l’incident vu par Reuters a déclaré que l’armée nigériane avait tiré à balles réelles sur des manifestants pacifiques et non armés au poste de péage de Lekki à Lagos l’année dernière. Il a déclaré que la plupart des officiers de l’armée déployés au poste de péage n’étaient « pas aptes et aptes à servir » et a recommandé de poursuivre certains policiers pour leurs actions.

L’armée et la police ont précédemment nié avoir tiré à balles réelles.

Le ministre de l’Information, Lai Mohammed, a déclaré aux journalistes à Abuja que le panel avait soumis un rapport chargé d’allégations, ajoutant que le rapport « est truffé de nombreuses erreurs, de divergences. Sa conclusion n’est étayée par aucune preuve ».

Le rapport a identifié 48 « victimes », dont 11 tués, quatre disparus et présumés morts et plusieurs personnes blessées par balle. Il a ajouté que près de 100 autres cadavres non identifiés dans l’État de Lagos pourraient également être liés à l’incident.

Le panel judiciaire qui a enquêté sur l’incident, ainsi que sur les abus commis par la division de police de la Special Anti-Robbery Squad (SRAS), désormais abolie, a publié le rapport au gouvernement de l’État de Lagos ce mois-ci, mais il n’a pas été immédiatement rendu public.

Le président Muhammadu Buhari a déclaré que le gouvernement fédéral attendra les déclarations des gouvernements des États qui ont mis en place les groupes d’enquête avant de décider des mesures à prendre.

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Les fusillades ont mis fin à des semaines de manifestations à l’échelle nationale contre la brutalité policière et ont déclenché les pires troubles civils au Nigeria depuis le retour à un régime civil en 1999.

Dans la foulée, des groupes de défense des droits ont accusé les forces de sécurité de dissimulation et ont décrit un schéma d’intimidation de ceux qui ont participé aux manifestations, notamment des menaces, des détentions et des gels d’avoirs.

Source: Reuters Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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