La France dans le collimateur de la justice transitionnelle tunisienne

L’Instance vérité et dignité va exiger de la France des réparations pour des crimes d’État commis sous les régimes de Bourguiba et Ben Ali, rapporte France Inter.

La Tunisie demande des comptes à la France. Selon les informations de France Inter, la justice transitionnelle tunisienne exige des excuses et une réparation financière de l’État français. L’Instance vérité et dignité (IVD) est chargée de faire la lumière sur les différents crimes d’État commis pendant les régimes d’Habib Bourguiba et de Zine el-Abidine Ben Ali. L’instance chargée de la justice transitionnelle a publié son rapport à la fin du mois de mars après un travail de quatre ans. Selon la radio, elle a étudié plus de 60 000 plaintes et a pu identifier près de 10 000 victimes.

« Ils ont tué des centaines de Tunisiens »

D’après sa présidente, Sihem Ben Sedrine, la France a commis des violations en Tunisie dès juillet 1956. « La Tunisie était indépendante et ils ont pilonné tout le sud et ils ont tué des centaines de Tunisiens. Et puis le grand grand massacre, c’était à Bizerte. Ils ont tué un peu moins de 5 000 personnes. Environ 300 militaires, mais tous les autres étaient des civils », explique-t-elle à la radio. Un mémorandum devrait être envoyé à l’État français dans quelques jours, au début du mois de juillet. Selon la présidente de l’IVD, les réparations exigées seront fixées en fonction des barèmes de la justice transitionnelle tunisienne. « Un homicide, c’est 200 000 dinars. Concernant l’affaire de Bizerte, multipliez par 5 000 personnes pour faire la somme », soit plus de 30 millions d’euros pour le seul cas de Bizerte, confie-t-elle à France Inter.

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En plus du mémorandum, la France recevra un dossier comprenant « le nombre de morts et tous les détails les concernant ». Selon Sihem Ben Sedrine, la Tunisie attend de la France « qu’elle se réconcilie avec ses principes et ses valeurs. Durant l’époque coloniale, la France n’appliquait pas les droits de l’homme sur les terres conquises, dont la Tunisie ». Elle affirme que c’est un moyen pour les deux pays de « construire un futur apaisé ».

Source: Le point/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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