La France annonce la mort ou l’arrestation de plusieurs cadres du groupe Etat islamique au Sahel

Plusieurs cadres du groupe djihadiste Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) sont morts ou ont été capturés ces dernières semaines par la force française « Barkhane » et ses partenaires, a annoncé, vendredi 2 juillet, la ministre française des armées, Florence Parly, à l’heure où Paris s’apprête à réduire son dispositif militaire dans la région.

La ministre a par ailleurs sous-entendu que la coopération des militaires français avec les forces maliennes, suspendue après le second coup d’Etat en mai à Bamako, pourrait bientôt reprendre. « Nous sommes en train de travailler à une reprise rapide de cette coopération », a-t-elle confié lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes de défense. En attendant, les organisations djihadistes qui sévissent au Sahel continuent de perdre des chefs, s’est-elle félicitée.

Conformément aux rumeurs qui se multipliaient ces dernières semaines, Abdelhakim al-Sahraoui, « figure très médiatique de l’EIGS connue pour son application très stricte de la charia » et ses vidéos de décapitation, est mort récemment, a affirmé Florence Parly : « Nous avons eu confirmation qu’il était mort au mois de mai dans des circonstances encore inconnues. »

Par ailleurs, dans le cadre d’une opération conduite par « Barkhane », des soldats nigériens et la task force européenne « Takuba », en juin, dans les parties nigérienne et malienne de la vaste région du Liptako, deux lieutenants de l’émir de l’EIGS Adnan Abou Walid Sahraoui ont été faits prisonniers : Sidi Ahmed Ould Mohamed, alias Katab al-Mauritani, et Dadi Ould Chouaib, alias Abou Dardar – dont la capture avait déjà été annoncée. Dans la foulée, six djihadistes ont été « neutralisés », a précisé la ministre, dont le cadre touareg de l’EIGS Almahmoud Al Baye, alias Ikaray, présenté comme le « chef d’un groupe de combattants dans la région de Ménaka, à la frontière avec le Niger ».

Désengagement progressif

Début juin, la France avait déjà annoncé avoir éliminé Baye Ag Bakabo, un cadre du groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) responsable de la mort, en 2013, de deux journalistes français. Un sort aussi réservé en novembre 2020 à Ba Ag Moussa, décrit comme le « chef militaire » du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda. En juin 2020, Paris avait également tué le chef historique d’AQMI, l’Algérien Abdelmalek Droukdal.

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La France se prépare à entamer un désengagement progressif du Sahel. La force « Barkhane » (5 100 hommes actuellement) va disparaître au profit d’un dispositif recentré sur la lutte antiterroriste et l’accompagnement au combat des armées locales. Mais « cette transformation ne signifie pas le départ du Sahel, ni que nous allons ralentir nos opérations de contre-terrorisme » dans la région, a souligné Mme Parly. « Nous avons collectivement, Européens, une responsabilité de sécuriser le flanc sud de l’Europe. Il est essentiel de ne pas permettre que le Sahel et plus largement l’Afrique deviennent une zone refuge et d’expansion pour ces groupes terroristes affiliés à Daech [acronyme arabe de l’EI] et Al-Qaïda », a-t-elle affirmé.

Pour réduire la voilure au Sahel, la France compte beaucoup sur la montée en puissance du groupement de forces spéciales européennes « Takuba », créé à son initiative pour accompagner les unités maliennes au combat et dont un contingent défilera le 14 juillet à Paris. « Takuba » rassemble aujourd’hui 600 hommes, dont une moitié de Français, des Estoniens, des Tchèques, des Suédois et des Italiens. La Roumanie s’est également engagée à participer. « Aujourd’hui, nous ne voyons pas d’inflexions, de réticences ou de remise en cause liée à la situation » politique au Mali, a assuré la ministre, estimant « d’autant plus important que nous consolidions “Takuba” que nous lui voyons un rôle majeur dans les prochaines années ».

Source : Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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