La Belgique va restituer des crânes de Congolais à la République démocratique du Congo

La restitution s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’Université libre de Bruxelles et l’université congolaise de Lubumbashi, qui sera in fine destinataire de ces restes humains.

L’Université libre de Bruxelles (ULB) va restituer à la République démocratique du Congo (RDC) d’ici à 2025 une dizaine de crânes de Congolais ramenés en Belgique pendant la période coloniale et conservés dans ses collections d’anthropologie, a indiqué vendredi 16 octobre un de ses responsables.

La restitution s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’ULB et l’université congolaise de Lubumbashi (Unilu), qui sera in fine destinataire de ces restes humains. Les deux facultés ont signé une convention portant sur « dix crânes dont l’origine congolaise est certaine ou quasi certaine », a expliqué Laurent Licata, vice-recteur de l’ULB.

Des recherches plus approfondies doivent encore être menées à Bruxelles pour retracer l’histoire des quatre derniers, a-t-il souligné. « Les crânes de nos ancêtres engrangés dans les musées européens témoignent des épisodes douloureux de l’histoire coloniale », a commenté de son côté le recteur de l’Unilu, Gilbert Kishiba Fitula, cité dans un communiqué. « Leur restitution aux Congolais constitue un impératif éthique qu’il convient de saluer comme une étape décisive, à la fois pour la réappropriation des pans occultés du passé, et pour une coopération scientifique débarrassée du poids du passé », a-t-il ajouté.

Commission parlementaire spéciale

Selon M. Licata, ces 14 crânes que l’ULB détient depuis le début du XXe siècle ont été « acquis au Congo sous Léopold II, dans la période la plus critique » de la colonisation belge (1885-1960). Cet ex-roi des Belges, qui a régné de 1865 à 1909, a géré le Congo comme sa propriété personnelle de 1885 à 1908, une période marquée par une grande violence, liée notamment à l’exploitation du caoutchouc.

A LIRE AUSSI:   En Angola, la milliardaire Isabel dos Santos cernée par la justice

L’ULB estime que les crânes ont été transportés vers Bruxelles par des militaires ou d’autres colons belges, qui les ont ensuite vendus à des scientifiques travaillant à l’époque sur la craniométrie et le lien entre mensurations et races. La convention signée avec l’Unilu fait de celle-ci la propriétaire des crânes conservés à l’ULB.

Ils devraient toutefois rester encore cinq ans en Belgique « le temps que des recherches soient menées sur leur histoire et que l’université [congolaise] prépare leur accueil », a encore dit M. Licata. D’autres crânes ou restes humains datant de l’époque coloniale sont conservés en Belgique, notamment à l’Institut royal des sciences naturelles, à Bruxelles.

La restitution des biens culturels africains est un des aspects sur lesquels va travailler une commission parlementaire consacrée au passé colonial belge, mise sur pied cette année. Outre le Congo (l’actuelle RDC), l’empire colonial belge comprenait également en Afrique le Ruanda-Urundi, territoire qui deviendra le Rwanda et le Burundi après l’indépendance.

Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

Ramaphosa veut retourner la crise économique en «opportunité» pour l’Afrique du Sud

Read Next

Côte d’Ivoire : l’opposition maintient son appel au boycott