Justice transitionnelle en RDC: l’impatience de Mukwege, un dossier presque bouclé selon André Lite

En République démocratique du Congo, le prix Nobel de la Paix, Denis Mukwege, s’impatiente face aux lenteurs dans la mise en place d’un mécanisme de Justice transitionnelle. Une justice destinée à réparer les victimes des crimes les plus graves commis depuis plus de deux décennies dans les provinces de l’est du pays, que ce soit dans les Kivu, au Kasaï ou au Tanganyika. Le temps est venu de traduire les paroles en actions. Où en est le projet ? 

En août 2020, il y avait eu une grande lueur d’espoir pour les organisations de la société civile. Le président Félix Tshisekedi avait alors demandé au gouvernement de réfléchir à la mise en place de ce mécanisme de justice transitionnelle. Le président congolais avait même sollicité et obtenu l’aide du Haut-commissariat aux droits de l’Homme de l’ONU. 

Depuis, toujours rien mais le prix Nobel 2018 Denis Mukwege dont c’est l’un des chevaux de bataille, ne se décourage pas et remet régulièrement la pression, comme en septembre dernier face au Parlement européen, ou plus récemment son plaidoyer pour une stratégie nationale de Justice transitionnelle.

Sa porte-parole, Maud Salomé Ekila, au micro de notre correspondant à Kinshasa Pascal Mulegwa, reste optimiste. « On sent que ça peine à avancer. Il était prévu qu’il y ait des états généraux sur la justice transitionnelle cet été, on ne les a pas vus, mais nous en tout cas on continuera, quoi qu’il arrive ; on ne lâchera pas l’affaire. Il y a peut–être une compréhension assez faible -de manière générale- de ce que est la justice transitionnelle ; c’est vrai que c’est complexe, ce sont des mécanismes judiciaires et non judiciaires qui permettent de soigner une nation, de poursuivre les auteurs, mais également de lancer des commissions justice-vérité et réconciliation ; ce sont aussi les réparations, les garanties de non répétitions avec des lieux de mémoire ».

A LIRE AUSSI:   Algérie : Gaïd Salah prévient que « personne ne sera épargné par les enquêtes anticorruption »

Un dossier bouclé à 95% pour André Lite

Le processus avait pourtant bien avancé, affirme André Lite Asebea, qui était jusqu’en avril dernier, le ministre aux Droits humains. Le dossier était bouclé à près de 95% assure l’ancien ministre joint par notre correspondant, « pour la simple bonne raison que les deux projets de décrets destinés à matérialiser ladite politique avait déjà été adoptés par les commissions politiques, défense et sécurité ainsi que celles des lois et textes réglementaires. A l’heure qu’il est, ce qui reste c’est juste faire inscrire ça à l’une des réunions du conseil des ministres et l’adoption ne prendra pas plus de dix à quinze minutes ».

Selon une source onusienne, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme avait émis des commentaires sur les projets d’arrêtés du ministre André Lite, mais n’a plus eu de nouvelles depuis. Le Bcnudh avait souhaité que le processus commence par des consultations à la base pour une meilleure acceptation par les populations.

Source: Rfi Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

L’Algérie s’inquiète de la situation chez son voisin tunisien

Read Next

Augustin Senghor réélu à la tête de la Fédération sénégalaise de football