Human Right Watch accuse l’armée camerounaise de 20 viols et un meurtre en zone anglophone en mars

Armée camerounaise

L’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a accusé, vendredi 26 février, l’armée camerounaise d’avoir violé au moins 20 femmes, dont quatre handicapées, et d’avoir tué un homme le 1er mars 2020 dans l’une des deux zones anglophones du Cameroun en proie à un sanglant conflit séparatiste.

« L’attaque contre le village d’Ebam, dans la région Sud-Ouest, a été l’une des pires perpétrées par l’armée camerounaise », opposée depuis près de quatre ans aux groupes armés séparatistes des deux régions de l’ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise, écrit l’ONG dans un communiqué.

Des soldats ont capturé des hommes, tandis que d’autres se sont livrés à des agressions sexuelles contre des femmes. HRW assure aussi qu’un homme de 34 ans a été tué par des militaires dans une forêt entourant Ebam.

« Passages à tabac »

Aucune des victimes de viol interrogées n’a pu recevoir de soins médicaux immédiatement après l’attaque en raison d’une série d’obstacles, notamment à cause du coût des traitements et de la crainte de la stigmatisation et du rejet.

L’ONG a aussi déclaré que des soldats ont emmené au moins 36 hommes dans une base militaire, « où ils ont été roués de coups à plusieurs reprises » et ont subi « des passages à tabac d’une violence relevant de la torture ».

« Les autorités camerounaises devraient mener d’urgence une enquête indépendante sur l’attaque d’Ebam, avec le soutien de l’ONU et de l’Union africaine, et rendre ses conclusions publiques », a déclaré Ida Sawyer, directrice adjointe de la division Afrique à HRW. Contactée par l’AFP, l’armée n’a pas souhaité réagir.

Les ONG internationales et l’ONU dénoncent régulièrement des crimes et exactions commis sur les civils par les deux camps, séparatistes armés et militaires, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ce conflit a fait plus de 3 500 morts et forcé plus de 700 000 personnes à fuir leur domicile.

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Source : Le Monde Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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