Grand barrage de la Renaissance : le dernier round de négociations a échoué, selon Khartoum

Photographie aérienne prise le 21 juillet 2020 qui montre la mise en eau du Grand Barrage de la renaissance, ouvrage en cours de finalisation par l’Ethiopiesur le Nil. AFP

Des discussions entre les ministres de l’eau du Soudan, de l’Egypte et de l’Ethiopie devaient durer en principe une semaine.

Le Soudan a affirmé mercredi 4 novembre que le dernier round de pourparlers avec l’Egypte et l’Ethiopie au sujet du barrage controversé sur le Nil Bleu avait pris fin, faute de « progrès tangibles ». Ces nouvelles discussions interministérielles, qui avaient débuté dimanche par visioconférence, devaient durer en principe une semaine.

Elles signaient la reprise du dialogue entre les trois pays, au point mort depuis trois mois, sur le projet éthiopien du grand barrage de la Renaissance (GERD), lancé en 2011 et destiné à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique.

« Les ministres de l’eau du Soudan, d’Egypte et d’Ethiopie ont convenu de mettre fin à ce round de négociations », a déclaré le ministère de l’eau soudanais dans un communiqué, ajoutant qu’ils n’étaient « pas parvenus à faire des progrès tangibles ».

Le remplissage, la pierre d’achoppement

Lors des pourparlers, le Soudan a proposé d’offrir un plus grand rôle aux observateurs de l’Union africaine (UA) pour aider à faire converger les différents points de vue, selon le ministère. « L’Ethiopie a accepté d’étendre le rôle des observateurs de l’UA, mais l’Egypte a refusé », a-t-il ajouté.

Le Nil, qui coule sur quelque 6 000 kilomètres, est une source d’approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d’Afrique de l’Est. L’installation hydroélectrique suscite des tensions, en particulier avec l’Egypte, pays de plus de 100 millions d’habitants qui dépend à 97 % du Nil pour son approvisionnement en eau.

Le Caire et Khartoum, en aval du fleuve, souhaitent un accord légalement contraignant, notamment sur la gestion du barrage. Addis-Abeba, qui juge le grand barrage de la Renaissance essentiel à son développement, y est réticente.

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La principale pierre d’achoppement concerne les modalités de remplissage du réservoir du barrage. Un sujet d’autant plus pressant que l’Ethiopie a annoncé le 21 juillet avoir atteint son objectif de remplissage pour la première année. Plusieurs séries de négociations ont échoué ces dernières années.

Source : Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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