Gaz algérien : Mario Draghi rencontre Abdelmadjid Tebboune

Le Premier ministre italien Mario Draghi est à Alger où il doit rencontrer le président Abdelmadjid Tebboune, alors que Rome souhaite sortir de sa dépendance au gaz russe, notamment grâce à l’Algérie. Des entretiens auront lieu au palais présidentiel avant un dîner dans la soirée.

Le chef du gouvernement italien a été précédé le 28 février à Alger par son ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio, qui avait discuté avec son homologue d’une augmentation des fournitures de gaz en provenance de ce pays nord-africain pour compenser une éventuelle baisse côté russe.

« Le gouvernement italien s’est engagé à accroître les approvisionnements en énergie, notamment en gaz, auprès de divers partenaires internationaux », dont l’Algérie, « qui a toujours été un fournisseur fiable », avait alors souligné le ministre.

Marché naturel

Derrière la Russie, l’Algérie est le deuxième fournisseur de gaz de l’Italie. Fin février, le géant public algérien des hydrocarbures Sonatrach s’est déclaré prêt à fournir davantage de gaz à l’Europe, en l’acheminant notamment via le gazoduc Transmed reliant l’Algérie à l’Italie. Sonatrach « dispose d’une capacité non utilisée sur le gazoduc Transmed » qui pourrait servir à « augmenter les approvisionnements du marché européen », avait assuré son PDG, Toufik Hakkar. L’Europe est le « marché naturel de prédilection » pour l’Algérie qui contribue actuellement à hauteur de 11 % à ses importations de gaz, avait-il souligné à l’occasion de la visite du ministre italien des Affaires étrangères.

Celui-ci était notamment accompagné de Claudio Descalzi, PDG du géant italien des hydrocarbures Eni, très présent en Algérie et partenaire de Sonatrach. L’Italie, qui importe environ 95 % du gaz qu’elle consomme, est l’un des pays européens les plus dépendants du gaz russe qui représente 45 % du gaz importé.

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Diversification

Depuis l’invasion de l’Ukraine, Mario Draghi insiste sur la nécessité pour l’Italie de diversifier d’urgence ses approvisionnements énergétiques, notamment en raison du risque que la Russie riposte aux sanctions de l’UE en coupant les flux de gaz vers l’Europe.

« La diversification de nos approvisionnements énergétiques est un objectif à atteindre indépendamment de ce qui se passe avec les approvisionnements en gaz russe dans un avenir immédiat », a déclaré Draghi à ses parlementaires le mois dernier. « Nous ne pouvons pas être aussi dépendants des décisions d’un seul pays car cela met en péril notre liberté, et pas seulement notre prospérité. »

Outre l’Algérie, la péninsule pourrait augmenter ses livraisons de gaz d’Azerbaïdjan, de Tunisie et de Libye, selon le gouvernement.

Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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