Érythrée: le général Abraha Kassa, bras armé du président Afeworki, sous sanctions européennes

L’Union européenne a pris des premières mesures de sanctions, ce lundi, contre plusieurs hauts responsables de gouvernement étrangers, accusés d’avoir violé les droits de l’homme de manière particulièrement grave. L’Érythrée est notamment concernée pour l’Afrique. La cible des sanctions européennes est le général Abraha Kassa, le responsable de l’appareil sécuritaire du régime dirigé par le président Issayas Afewerki. Portrait.

Le major-général Abraha Kassa est un homme « maigre, discret, parlant bas », raconte un ancien militaire qui l’a connu. Vêtu en civil la plupart du temps, il est officiellement le directeur de l’agence de Sécurité nationale, c’est-à-dire le bras armé du tout-puissant président Issayas Afewerki, qui est d’ailleurs le seul homme à pouvoir lui des ordres.

Avec quelques autres fidèles, le général Abraha Kassa est une figure-clé du régime. D’anciens hauts fonctionnaires disent de lui qu’il est depuis longtemps le mandataire « des basses œuvres » du président. La formation des groupes armés de la région, c’est lui. Les rafles, la surveillance, l’incarcération des dissidents, c’est lui. Et c’est lui aussi qui coordonne la coopération militaire et le renseignement avec l’Éthiopie, prévue par l’accord de paix tant célébré en septembre 2018. Lui qui n’est pas habitué aux voyages officiels s’est pour cela rendu régulièrement à Addis-Abeba ces derniers mois.

Le journaliste et politologue érythréen Saleh Younis affirme qu’il est même devenu de facto le chef des diverses forces, y compris éthiopiennes, qui ont fait la guerre dans le Tigré, étant donné la crainte que des espions tigréens soient encore présents dans l’armée éthiopienne. Et que c’est sans doute à ce titre qu’il est ciblé nommément par l’UE.

A LIRE AUSSI:   Nigeria : au lendemain de son introduction en bourse, MTN emprunte 500 millions d’euros

Notez enfin que le ministre érythréen de l’Information a dénoncé ces sanctions, qui concernent les visas et le gel des avoirs à l’étranger. Pour lui, l’Union européenne « œuvre sans relâche pour sauver et ramener au pouvoir la clique défunte du TPLF et pour saper les efforts de la région pour relever les défis et faire progresser une coopération globale et durable. »

Source : Rfi Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

Dans un Zimbabwe sinistré, corruption florissante autour du Covid-19

Read Next

François Bozizé prend la direction de la CPC