Le parti d’inspiration islamiste Ennahda a décidé, mercredi soir, de participer au gouvernement formé par le Premier ministre Elyes Fakhfakh. Il s’est engagé à soutenir cet exécutif lors du vote de confiance au Parlement, ce qui devrait permettre d’éviter sa dissolution.

Après quatre mois d’âpres négociations, le bras de fer a pris fin en Tunisie. Le parti d’inspiration islamiste Ennahda, majoritaire au Parlement, a accepté, mercredi 19 février, de participer au gouvernement formé par le Premier ministre désigné Elyes Fakhfakh. « Nous soutiendrons » cet exécutif lors du vote de confiance, a précisé le mouvement de Rached Ghannouchi dans un communiqué. Un appui qui ouvre la voie à son approbation par le Parlement dans les jours à venir. Après l’échec d’un premier gouvernement en janvier, un nouveau rejet pourrait entraîner une dissolution de l’Assemblée élue il y a quatre mois, et des élections anticipées.

Le gouvernement amendé, obtenu après d’intenses négociations avec Ennahda, comprend 32 ministres, dont sept appartenant au parti islamiste. Il confie les ministères régaliens à des personnalités n’ayant aucun lien direct avec des partis.

Ce gouvernement « regroupe toutes les familles politiques, des cadres de partis et des personnalités indépendantes », a souligné M. Fakhfakh, ancien ministre des Finances, dans une déclaration télévisée, après avoir présenté sa liste mercredi soir au président Kaïs Saïed. « La période des concertations, malgré ses difficultés et sa complexité, s’est déroulée de façon tout à fait démocratique », a-t-il souligné.

Les ministères de la Justice et de l’Intérieur, très convoités, ont été confiés respectivement à une juge présentée comme indépendante, Thouraya Jeribi, et à un ancien cadre ministériel qui venait d’être nommé conseiller juridique de la présidence, Hichem Mechichi. La Défense revient à l’ancien dirigeant de l’Instance nationale d’accès à l’information (INAI), Imed Hazgui, et les Affaires étrangères à un ancien ambassadeur à Oman, Noureddine Erraï.

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Une Assemblée morcelée

Le mouvement Ennahda avait rejeté au dernier moment une première liste présentée samedi soir. Si le parti a un ministre supplémentaire par rapport à la liste initiale, il a justifié sa décision par la nécessité de prendre « en considération » les difficultés socio-économiques et sécuritaires de la Tunisie, nécessitant de former un gouvernement rapidement.

Même s’il n’a pas obtenu la formation d’un gouvernement d’union nationale incluant le deuxième parti du Parlement, Qalb Tounès, le mouvement a néanmoins estimé que les modifications du cabinet le rendent « plus efficace et plus équilibré ».

Le bureau du Parlement doit fixer d’ici quelques jours une date pour le vote de confiance. Le nouveau gouvernement doit obtenir 109 voix sur 217, ce qui nécessite d’importantes négociations étant donné le morcellement de l’Assemblée, où Ennahda ne compte que 54 sièges.

Le président Kaïs Saïed, qui s’est retrouvé au centre du jeu politique après l’échec d’un premier cabinet formé sous la houlette d’Ennahda, a martelé qu’à défaut d’approbation de l’exécutif présenté par le Premier ministre qu’il a désigné, il dissoudrait l’Assemblée. Il peut le faire à partir du 15 mars, si aucun gouvernement n’a été validé d’ici là.

La Tunisie est le seul des pays secoués par les soulèvements du printemps arabe en 2011 à continuer sur la voie de la démocratisation.

Source : France 24 /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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