Crise du Soudan : Rencontre entre les principaux mouvements de contestation

©MORWAN ALI/EPA/MAXPPP – epa07693056 Representatives of the Transitional Military Council and the Freedom and Change opposition attend negotiations mediated by the African Union and Ethiopian special envoy in Khartoum, Sudan, 03 July 2019. A day earlier the African mediators said that negotiations between the Transitional Military Council (TMC) and the opposition coalition will resume on 03 July 2019 following the million man march on 30 June. EPA-EFE/MORWAN ALI

Les représentants des principaux mouvements de contestation au Soudan ont achevé lundi une réunion en Egypte, a rapporté hier l’AFP citant les autorités égyptiennes.

Cette réunion de deux jours a eu lieu entre l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, et le Front révolutionnaire soudanais qui comprend trois groupes rebelles, a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères égyptien. Les résultats des discussions, qui n’ont pas été dévoilés, seront présentés à Khartoum aux dirigeants de l’ALC, a ajouté le ministère.

Après des mois de pourparlers entre les meneurs de la contestation et le Conseil militaire de transition, les deux parties ont finalisé début août un accord global sur une période de transition d’un peu plus de trois ans.

La signature officielle de cet accord est prévue le 17 août, le jour même où s’ouvrira le procès pour corruption de l’ancien président Omar El Béchir, au pouvoir depuis 1989 et renversé le 11 avril dernier. Le texte rassemble à la fois des engagements politiques pris le 17 juillet et un compromis trouvé sur l’organisation constitutionnelle.

Le compromis

Le 18 août sera révélée la composition du Conseil souverain, une autorité de transition de 11 membres, dont six civils et cinq militaires. Elle prendra la place des généraux, au pouvoir depuis la destitution d’El Béchir. Cette instance aura la tâche de gérer une période de transition de 39 mois ainsi que de superviser la mise en place et le travail d’un gouvernement de transition, dont le Premier ministre doit être connu le 20 août et la composition le 28 du même mois.

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Cela dit, la mission prioritaire des nouvelles autorités soudanaises consiste en le rétablissement de la paix dans un pays déchiré par de nombreux conflits, au Darfour à l’Ouest, au Kordofan-Sud et au Nil-Bleu (Sud). Des élections auront lieu à l’issue de la période de transition.

Le Conseil souverain, à majorité civile, sera d’abord dirigé pendant 21 mois par un général, puis par un civil pendant les 18 mois restants. Le gouvernement doit être composé de 20 membres au maximum. Le Premier ministre sera choisi par l’ALC puis confirmé par le Conseil souverain. Le chef du gouvernement nommera ensuite les ministres parmi les candidats présentés par l’ALC, à l’exception des ministres de l’Intérieur et de la Défense, qui seront, eux, désignés par les militaires.

Une assemblée législative de 300 membres maximum, dont 40% de femmes, doit également être constituée dans les trois mois suivant la signature de l’accord. Au total, 67% des sièges doivent aller à l’ALC, et le reste à d’autres partis, à condition qu’ils ne soient liés en rien à l’ancien Président. Les militaires soudanais ainsi que les Forces de soutien rapide (RSF), organisation paramilitaire accusée d’avoir réprimé dans le sang une manifestation le 3 juin, sont placés sous le commandement du chef de l’armée. Au moins 127 personnes ont été tuées ce jour-là et plus de 250 sont mortes au total depuis décembre, selon un comité de médecins proche des protestataires.

L’agence de renseignement, sous son nouveau nom de «Services de renseignements généraux», sera placée sous la responsabilité du gouvernement et du Conseil souverain. L’accord proclame aussi une série de droits et libertés pour les citoyens, qui devront être protégés. La liberté de religion et d’expression doit être garantie, selon ce texte, et chaque citoyen aura le droit d’accéder à l’information et de la diffuser. L’accès à internet devient un droit, à condition de ne pas menacer l’ordre public ou la sécurité. Le droit de manifester, de se syndiquer, de rejoindre ou de créer un parti politique doit également être garanti et consacré.

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Source: El Watan/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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