Coupe d’Afrique des nations 2022 : le compte à rebours est lancé !

Le tirage au sort de l’édition 2022 de la Coupe d’Afrique des nations a eu lieu au palais des congrès de Yaoundé mardi 17 août 2021 en présence de sommités du football africain telles que le président sud-africain de la CAF, Patrice Motsepe, les différentes délégations des nations qualités et des joueurs ayant marqué l’histoire du football telles que les hôtes Roger Milla, Rigobert Song et Samuel Eto’o, ou encore des invités tels que Rabah Madjer, Didier Drogba. Il s’agit là de la deuxième Coupe d’Afrique à 24 équipes et la qualification au second tour réunira les deux premiers de chaque groupe, ainsi que les quatre meilleurs troisièmes. Ceci a pour conséquence d’ouvrir la compétition à plus de nations et de permettre aussi, à l’image de l’Euro, de décongestionner la compétition du premier tour, où le format à 16 équipes proposait des phases de groupes avec plus d’affiches, des nations peu habituées à participer.

Le pays hôte camerounais, qui visera à remporter son sixième trophée continental devant son public, est engagé dans un groupe A comprenant le Burkina Faso, l’Éthiopie, qualifiée à coups de victoires à domicile en haute altitude, et le Cap-Vert, qualifié pour sa 3e Coupe d’Afrique, la première depuis 2015. Le Burkina Faso, finaliste de la CAN 2013, guidé par l’ancien Marseillais Charles Kaboré et les anciens du championnat de France, les frères Alain et Bertrand Traoré, etprésente l’un des groupes les plus talentueux de son histoire avec l’émergence de talents comme Edmond Tapsoba (Bayer Leverkusen) ou encore Lassina Traoré (Shakhtar Donetsk) et visera à donner du fil à retordre aux Lions indomptables.closevolume_off

L’Algérie pour la défense de son titre, maintenant ou jamais pour le Sénégal ?

Le champion en titre algérien, invaincu depuis 27 matchs, soit la meilleure série africaine de l’histoire, effaçant la Côte d’Ivoire (26 matchs en 2010 et 2013) des tablettes, mais aussi la 7e meilleure performance tous continents confondus, a été tiré dans le groupe D et sera confronté à la Côte d’Ivoire, qui dans le sillage de sa prestation aux Jeux olympiques et des éliminatoires en cours a créé une nouvelle dynamique et une colonne vertébrale sous l’égide du technicien français Patrice Beaumelle, ancien entraîneur adjoint d’Hervé Renard sur le banc des éléphants. Il s’agit de la 5e confrontation en 6 Coupes d’Afrique consécutives pour ces deux pays et cette opposition est historiquement équilibrée (21 matchs, 7 victoires chacune, 7 matchs nuls). Derrière les deux favoris de ce groupe, la Guinée équatoriale et la Sierra Leone, absente de la compétition depuis 1996, tenteront tant bien que mal de se distinguer et éventuellement de créer la surprise en arrachant une place de qualification.

A LIRE AUSSI:   COVID-19 : Etat des lieux des frontières ouest-africaines
L’attaquant sénégalais Sadio Mane contrôle le ballon lors de la finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019 entre le Sénégal et l’Algérie au stade international du Caire au Caire le 19 juillet 2019. © GIUSEPPE CACACE / AFP

Le Sénégal, finaliste de la dernière CAN et première nation africaine au classement Fifa, est selon les dires d’El Hadji Diouf, l’équipe que personne ne veut affronter et grand favori aux côtés de l’Algérie. Comprise dans un groupe B incluant le Zimbabwe, le voisin Guinéen et le Malawi, qualifiée au détriment de l’Ouganda, quart de finaliste de la dernière édition de la CAN à la surprise générale des spectateurs, il s’agit d’une des dernières opportunités de victoire pour la génération menée par Sadio Mané et Idrissa Gana Gueye, sachant que le Sénégal est toujours à la recherche de sa première victoire dans une compétition continentale toutes catégories confondues. Nul doute qu’une grande attention sera portée sur cette équipe.

Le Maroc, le Nigeria, le Mali et la Côte d’Ivoire ont toutes les chances

Autre nation qui vise légitimement le sacre continental, le Maroc fera face aux Black Stars du Ghana, quadruple vainqueur de la CAN, mais le dernier remontant à 1982, décevants lors de la dernière CAN et en pleine phase de reconstruction au Gabon et aux Comores, qualifiés pour la première fois de son histoire à la grande fête du football africain. Vainqueur du CHAN 2021, et avec un des championnats les plus relevés et structurés du continent, le Maroc veut profiter de la bonne santé de son football pour couronner le tout en remportant sa deuxième Coupe d’Afrique des nations après la victoire finale remontant à 1976.

Les Super Eagles du Nigeria, trois fois champions d’Afrique, et leur impressionnant potentiel seront opposés à l’Égypte de Mohamed Salah dans le choc du D. Ce groupe qui comprendra également le Soudan, titré à une reprise en 1970, est toujours composé essentiellement d’une ossature locale autour de ses deux grands clubs Al-Hilal et Al-Merrikh.

A LIRE AUSSI:   Human Right Watch accuse l’armée camerounaise de 20 viols et un meurtre en zone anglophone en mars
Mohamed Salah avec l’Égypte le 6 juillet 2019.© Khaled DESOUKI / AFP

Les « Crocodiles du Nil » ont arraché sa qualification lors de la dernière journée des éliminatoires de la CAN, face à l’Afrique du Sud dans un match décisif entre les deux équipes. Dernière équipe de ce groupe, la Guinée-Bissau, doucement mais sûrement, prend l’habitude de se qualifier pour la Coupe d’Afrique, il s’agit ici de la troisième participation de son histoire, et la troisième consécutive des Djurtus, toujours entraînés par Baciro Candé, en poste depuis 2016.

Enfin dans le groupe E, le favori tunisien fera face à trois pays d’Afrique de l’Ouest. Le Mali, peut-être l’équipe pratiquant le jeu le plus intéressant depuis quelques années, se présentera avec une équipe à fort potentiel et travaillant dans la continuité, dans le but d’enfin franchir un palier et émerger parmi les toutes meilleures équipes du continent. La Mauritanie, entraînée par Corentin Martins, qui pour sa deuxième participation consécutive entend faire mieux qu’en 2019, et enfin la Gambie, petit pays à fort potentiel et au vivier impressionnant au kilomètre carré, qui s’est qualifiée en réalisant un véritable exploit, finissant à la première place de son groupe devant des pays habitués de la compétition tels que le Gabon, l’Angola et la République démocratique du Congo. De toutes les potentielles surprises, la Gambie, à condition d’être dans la bonne approche, pourrait être le pays le plus dangereux avec le Soudan.

Les joueurs algériens soulèvent le trophée après la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 entre le Sénégal et l’Algérie au stade international du Caire  le 19 juillet 2019.© JAVIER SORIANO / AFP

S’il n’y a pas de groupe de la mort désigné pour le moment, les deux premiers du groupe E (composé de l’Algérie et de la Côte d’Ivoire) pourraient faire face à d’importantes oppositions dès les huitièmes de finale, le premier affrontant le second du groupe D (composé du Nigeria et de l’Égypte), le pays sortant indemne de ce 1/8 pourrait avoir à affronter le Maroc à condition que les Lions de l’Atlas parviennent à respecter leur rang. Le second opposé au premier du groupe F (composé de la Tunisie et du Mali). Le Sénégal, à condition de finir premier de son groupe et de se qualifier en ¼ de finale, pourrait être confronté une nouvelle fois à l’Algérie dans un remake des oppositions de 2019 où les Fennecs ont su les neutraliser à deux reprises et de façon plutôt similaire, ou alors face à la Côte d’Ivoire dans une opposition qui s’annonce tout aussi relevée.

A LIRE AUSSI:   Alain Mabanckou : « Les dictateurs croient avoir le temps, mais la montre est au peuple »
L’Algérien Islam Slimani, face à l’Ivoirien Cheikh Comara lors de la CAN 2019.©  Giuseppe Cacace/AFP

Motsepe confirme les dispositions du Cameroun

Lors de sa prise de parole, le président Patrice Motsepe a tenu à dissiper les rumeurs selon lesquelles le Cameroun ne serait pas prêt d’ici janvier 2022. « Avant de devenir président de la CAF, j’avais entendu dire que le Cameroun ne serait pas prêt pour la CAN. C’est pourquoi dès ma première conférence de presse j’ai voulu dire qu’il n’y a qu’un plan : c’est le Cameroun. »

60 000 places assises, une salle de presse flambant neuve, une pelouse déjà verdoyante… le stade du complexe d’Olembé, après moult polémiques et retards dans les travaux, semble enfin en passe d’offrir au Cameroun l’écrin espéré pour accueillir notamment le match d’ouverture et la finale du tournoi qu’il attend sur son territoire depuis 1972.© DANIEL BELOUMOU OLOMO / AFP

Il a également annoncé des discussions avec les différents sponsors pour augmenter sensiblement les primes et différencier l’argent attribué aux équipes à celles revenant directement aux joueurs dans le but d’éviter les potentiels problèmes connus dans l’attribution des bonus et accroître la motivation des joueurs. Dernièrement, 4,5 millions de dollars revenaient au pays vainqueur, 2,5 millions au finaliste, 2 millions au demi-finaliste et 1 million au quart de finaliste. Il a également réitéré sa volonté de soutenir le football scolaire afin de créer une compétition panafricaine. Selon lui, investir sur ce terrain, les infrastructures qui vont avec et la formation d’entraîneurs permettront à terme de voir un pays africain en capacité de gagner une Coupe du monde. À ce titre, la CAN servira de préparation pour les pays qui représenteront l’Afrique lors du Mondial organisé au Qatar en novembre 2022.

Un héritage post-CAN prometteur pour le football camerounais

La compétition sera lancée le 9 janvier et prendra fin le 6 février 2022. Avec des infrastructures de haut niveau, le Cameroun tient à confirmer les bonnes impressions entrevues lors du championnat d’Afrique des nations 2020 (composé des sélections locales) afin que la CAN 2021 soit un franc succès. De plus, la possibilité qu’un héritage soit légué à son football domestique, qui sera désormais doté d’installations de haut niveau, permet d’envisager d’intéressantes perspectives par rapport au devenir de son championnat et de ses clubs participant aux Coupes d’Afrique. Ceci serait une victoire pour le football camerounais, tout comme le football africain intracontinental, en quête de croître et émerger au plus haut niveau possible.

Source: Le point Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

Read Previous

Burundi: lettre ouverte de 43 ONG au Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Read Next

L’Afrique, un terrain toujours plus dangereux pour les acteurs de l’humanitaire