Coup d’Etat manqué au Soudan : des proches d’Omar El Béchir arrêtés

L’objectif de la tentative manquée de coup d’Etat était de faire échouer la glorieuse révolution du peuple et de ramener au pouvoir l’ancien régime du Congrès national». Presque dithyrambique lors d’une allocution à la télévision publique soudanaise, le général Mohamed Othman Al Hussein, nouveau chef d’état-major des armées, a livré les détails du coup d’Etat manqué du 11 juillet dernier. Son doigt accusateur pointe plusieurs militaires arrêtés, dont certains sont proches du président déchu Omar El Béchir.

Depuis mi-avril, Omar El Béchir vit dans sa cellule de la prison de Kobar à Khartoum où il a été transféré après sa chute. Pourtant son ombre continue de planer sur la situation politique du pays, au point que certains de ses proches sont accusés d’être ses tentacules pour un retour au pouvoir de l’ancien régime. L’hypothèse semble presque impossible, mais le Conseil militaire de transition qui le remplace y accorde beaucoup de crédit.

Deux semaines après le coup d’Etat qu’ils ont annoncé avoir déjoué le 11 juillet dernier, les militaires du Conseil militaire ont annoncé ce mercredi une série d’arrestations de responsables ou complices présumés dans les rangs de l’armée, sans préciser leur nombre. Parmi les détenus, le général Hachim Abdel Mottalib, ancien chef d’état-major de l’armée, ainsi que plusieurs membres du très craint Service national de renseignement et de sécurité (NISS). La liste des suspects a été étendue à de hauts cadres du Parti du Congrès national de l’ex-président Omar El Béchir. Qu’est-ce qui leur est reproché ?

Le 11 juillet dernier, le général Jamal Omar, un des sept membres du Conseil militaire qui dirige le Soudan depuis la chute d’Omar El Bechir, annonçait une mise en échec d’un coup d’Etat. Selon son récit sur les antennes de la télévision publique, douze officiers et quatre soldats arrêtés après l’échec du coup d’Etat ont fait partie d’un groupe plus large qui a tenté de s’opposer à l’accord de partage du pouvoir qui venait d’être conclu entre militaires et civils.

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Guerre intestine chez les militaires

«Et après de gros efforts et des suivis de la part des divers appareils de sécurité, les détails du plan ont été dévoilés. Ils ont été arrêtés et seront jugés», complète ce mercredi 24 juillet, le général Mohamed Othman Al Hussein, nouveau chef d’état-major des armées. «L’objectif de la tentative manquée de coup d’Etat était de faire échouer la glorieuse révolution du peuple et de ramener au pouvoir l’ancien régime du Congrès national, ainsi que de perturber le processus avant la solution politique attendue et qui vise à établir un État civil dont rêvent les Soudanais», a fait savoir le général Al Hussein.

Ce qu’il s’est gardé de dire, c’est que des dissensions sont apparues au sein de l’armée depuis qu’elle a renversé le 11 avril dernier Omar El Béchir. Aujourd’hui, à la faveur de la signature de l’accord de partage du pouvoir avec les civils, les militaires prennent pour trois ans la tête du Conseil souverain, l’organe chargé de mener la transition. Reste à savoir si ces arrestations sont la conséquence d’une guerre intestine entre militaires qui risquerait de faire capoter le passage du relais aux civils. 

Source: Afrique la tribune/Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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