Conflit en Éthiopie: l’ONU annonce un nouvel accord humanitaire

Des réfugiés, qui ont fui les combats dans la région du Tigré, à la frontière soudano-éthiopienne le 22 novembre 2020. Mohamed Nureldin Abdallah / REUTERS

Face au conflit dans la province éthiopienne du Tigré, la communauté internationale s’inquiète de plus en plus de la situation des civils. Après l’échec de l’accord passé entre l’ONU et Addis-Abeba la semaine dernière, un nouvel accord humanitaire a été trouvé ce mercredi. Le secrétaire général des Nations unies annonce la mise en place de missions d’évaluation conjointes des besoins.

Selon Antonio Guterres, ce deuxième accord permettra « de s’assurer qu’il y a un total accès à l’ensemble du territoire et une pleine capacité à débuter des opérations humanitaires basées sur des besoins réels et sans aucune discrimination possible. » Le secrétaire général de l’ONU a été approuvé par le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, qui participait au point de presse.

Il est manifestement difficile de s’entendre sur le périmètre précis des missions humanitaires qui s’apprêtent à intervenir dans le Tigré. Dimanche, dans le cadre d’un accès prétendument « sans entraves », selon les termes du premier accord entre l’ONU et l’Éthiopie, une équipe humanitaire s’était fait tirer dessus et arrêter par des soldats, alors qu’elle cherchait à accéder au camp de réfugiés érythréens de Shimelba. Un camp dont on est sans nouvelles et où l’on craint des « enlèvements » et des exactions contre les réfugiés.

Des « attaques aveugles contre des civils »

De son côté, la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a déclaré que « la situation en Éthiopie » est « incontrôlable et à de terribles répercussions sur les civils ». Elle a fait état « d’attaques aveugles contre des civils, de cibles civiles, de pillages, d’enlèvements et de violences sexuelles contre les femmes et les filles ». Et aussi de « recrutement forcé de Tigréens pour lutter contre leur propre communauté ».

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Au cours de sa conférence de presse, Antonio Gutteres a également évoqué l’implication de l’armée érythréenne dans le Tigré. Il a d’ailleurs choisi soigneusement ses mots. Il dit n’avoir « pas de preuves » de la présence de l’armée érythréenne en Éthiopie. « J’ai interrogé le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à ce sujet, a-t-il répondu à un journaliste, et il m’a assuré que les forces érythréennes ne sont pas entrées sur le territoire du Tigré. » Selon ce que lui a dit Abiy Ahmed, elles ne seraient présentes que dans les localités qui avaient été attribuées à l’Érythrée par une commission arbitrale après la guerre de 1998-2000, c’est-à-dire Badmé, Zalambessa et plusieurs secteurs de la frontière, contredisant de nombreux témoignages recueillis ces derniers jours.

Source : Rfi Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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