Centrafrique: un an après sa signature, quel bilan pour l’accord de paix?

Des représentants du gouvernement centrafricain lors de la signature de l’accord de paix avec les 14 groupes armés en RCA. Le 6 février 2019 à Bangui. FLORENT VERGNES / AFP

Un an après la signature de l’accord de paix négocié à Khartoum et signé à Bangui le 6 février 2019, l’heure est au bilan. Le pouvoir centrafricain et la Minusca se félicitent d’un texte qui commence à produire ses effets, même s’ils dénoncent des violations à l’actif des 14 groupes armés signataires. Mais les groupes armés, eux, parlent d’une mise en application « très mitigée ».

Les dividendes de l’accord de paix sont de plus en plus visibles, note avec satisfaction le porte-parole de la Minusca. La preuve, le niveau des violences a baissé : « de 1 700 personnes tuées pendant le second semestre de 2018, on est passé à moins de 900 pour la même période de l’année passée, une baisse de près de 50% », assure Vladimir Monteiro.

Pouvoir et Minusca citent d’autres avancées, sur le plan de la restauration de l’autorité de l’Etat à travers le pays notamment. Des bases et barrières des groupes armés ont été démantelées et des immeubles publics restitués, mais surtout, ils pointent le déploiement de 1 200 soldats des FACA (Forces armées centrafricaines) à l’intérieur du pays. Ils étaient à peine 80 en 2017.

Mais les défis sont encore immenses. Si plus de 1 300 combattants issus de 8 groupes armés ont été démobilisés dans l’ouest de la RCA, ils ne représentent en réalité que moins de 15% des effectifs prévus. La mise en place des unités spéciales mixtes de sécurité USMS qui regroupent soldats des FACA et combattants des groupes armés, tarde à s’installer.

La création de la CVR a pris également du retard, alors que loin de la capitale, on a vu ces dernières semaines des violences contre la population civile et des affrontements entre groupes armés.

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Enfin, ces groupes armés qui contrôlent encore une grande part du territoire, semblent de plus en plus nerveux. Ils accusent le gouvernement d’avoir appliqué l’accord à minima, en mettant en place uniquement un gouvernement élargi et des mécanismes de suivi de l’accord, sans plus.

L’accord qui a été signé, ça change pas parce que… On a notre maison familiale qui se trouve au niveau de Bambari, les Séléka l’ont récupéré, ils ont tout pris. Ma famille a quitté là-bas pour me rejoindre à Bangui. L’accord, ce n’est pas mauvais mais pour moi, on n’a rien du tout.

Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

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