Cameroun: après la grève dans l’enseignement public, autorités et syndicats ont réussi à s’entendre

Au Cameroun, après trois semaines de perturbations dans de nombreux collèges et lycées du secteur public, les autorités et les syndicats ont réussi à s’entendre et à mettre en place un échéancier, notamment sur des versements de salaires complets dès la fin mars 2022, et sur le versement d’arriérés à partir du mois de mai de la même année.

Les syndicats, qui n’ont pas appelé à la grève, espèrent que les enseignants grévistes, réunis au sein du mouvement « On a trop supporté » (OTS) reprendront rapidement les cours. Roger Kaffo, du Syndicat national autonome de l’enseignement secondaire (Snaes) est donc satisfait, mais il rappelle que si l’État ne tient pas ses engagements dès la fin mars, le mouvement de grogne pourrait alors reprendre : « Nous pensons qu’il y a du chemin à faire. Nous ne voulons pas être naïfs. Mais peut-être que ce chemin a vraiment commencé. Nous allons le vérifier parce que nous avons 21 000 enseignants dont certains ne mangent pas correctement depuis des années. »

« Ils travaillent sans salaire »

« Ils travaillent sans salaire, poursuit Roger Kaffo. Et c’est effectivement déjà cette situation de crise quotidienne que nous voulons voir régler fin mars, les salaires et le non logement… c’est-à-dire en fait la capacité de dormir sous un toit et de manger. Ça, nous voulons que ce soit réglé de façon intégrale et vérifiable fin mars. Et si c’est fait, ce sera un signe vraiment évident de bonne volonté de la part de l’État. »

Pour les autorités, cet accord avec les syndicats doit permettre de reprendre les cours. Grégoire Owona, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, estime que les enseignants peuvent désormais être sereins : « Après toutes ces longues semaines de discussions avec les enseignants, je crois qu’il faut reconnaître, d’abord qu’ils ont revendiqué un dû et le gouvernement a reconnu, ce qui nous met dans un état de sérénité dans la mesure où le gouvernement a pris, après les instructions du président de la République, de régler ces problèmes dès le mois de mars. »

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« La priorité, c’est qu’ils reprennent le travail »

« Donc, indique encore Grégoire Owona, nous allons continuer de travailler avec les enseignants parce qu’il y a des dysfonctionnements et d’autres choses qui ont été dénoncées pour lesquelles il faut que des solutions durables soient trouvées. Aujourd’hui, le thermomètre est à 40°, il ne s’agit pas de le casser, mais il s’agit de soigner la fièvre pour qu’on revienne à la normale et que les enseignants soient sereins. Les solutions aux problèmes sont en train d’être mises en place. Je pense que la priorité, c’est qu’ils reprennent le travail ». 

Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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