Burkina : le lieutenant-colonel Damiba s’est entretenu avec les chefs d’état-majors de la Cedeao

Une délégation de chefs des armées de la Cedeao, a rencontré samedi à Ouagadougou les membres de la junte qui a pris le pouvoir au Burkina Faso, au lendemain de la suspension de ce pays des instances de l’organisation

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR, junte), « a réaffirmé son engagement vis-à-vis des organisations sous-régionales et internationales », indique un communiqué signé de la « direction de la communication de la Présidence du Faso ». Il ajoute qu’à l’issue de la rencontre « les chefs d’état-major des pays membres de la Cedeao ont eu un bref entretien avec le chef de l’État, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba ».

La délégation qui doit rester jusqu’à dimanche, est composée d’officiers béninois, togolais et ghanéens et est conduite par le commissaire Paix et Sécurité de la Cedeao, le diplomate béninois Francis Béhanzin. « Il s’agit (pour la délégation) d’évaluer la situation avant l’arrivée d’une autre mission la semaine prochaine », a indiqué une source sécuritaire.

Cette visite précède l’envoi lundi d’une mission ministérielle de la Cedeao. L’organisation ouest-africaine a suspendu vendredi le Burkina de ses instances, et exigé la libération du président renversé Roch Marc Christian Kaboré, placé en résidence surveillée, ainsi que des autres responsables arrêtés.

Sommet à Accra

Un nouveau sommet de la Cedeao est prévu le 3 février à Accra, et étudiera le compte-rendu de ces missions. L’organisation décidera alors d’imposer ou non d’autres sanctions comme elle l’a fait pour le Mali et la Guinée, où des militaires ont récemment pris le pouvoir.

Cinq jours après sa prise de pouvoir, le lieutenant-colonel Damiba n’a pris publiquement la parole qu’une seule fois, jeudi soir dans une allocution à la télévision nationale. Il a notamment indiqué que son pays avait « plus que jamais besoin de ses partenaires ». Le pays est confronté à une grave crise sécuritaire depuis 2015, notamment dans le nord et l’est du pays.

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Dans le sillage du Mali et du Niger, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2 000 morts et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers. Plusieurs attaques récentes particulièrement meurtrières avaient suscité l’exaspération de la population qui reprochait à l’ex-président Kaboré de ne pas réussir à endiguer cette crise.

Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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