Au Ghana, le Parlement vote une taxe contestée sur les paiements électroniques

Le Parlement du Ghana a voté, mardi 29 mars, la création d’une taxe sur les transactions électroniques. Un texte très contesté et qui avait déclenché une mobilisation sociale, mais ardemment défendu par le gouvernement, qui tente de combler un important déficit public. La loi, appelée « E-Levy », prévoit une taxe de 1,5 % sur les transactions électroniques, y compris sur les paiements par argent mobile, très utilisés dans le pays.

Le projet de loi initial, qui prévoyait une taxation à hauteur de 1,75 %, avait déclenché fin 2021 une levée de boucliers au Ghana, où les habitants se disent étranglés par un coût de la vie toujours plus cher depuis la crise provoquée par la pandémie de Covid-19. Ces dernières semaines, les difficultés économiques se sont encore accentuées avec la hausse des prix des carburants et autres biens, liée à l’offensive russe en Ukraine.

Dans cette période de crise économique mondiale, le gouvernement cherche urgemment de nouvelles sources de revenus pour combler un déficit public croissant, de plus de 80 % du PIB. Selon le ministre des finances, Ken Ofori-Atta, qui s’est exprimé à l’ouverture des débats, cette taxe devrait rapporter quelque 835 millions d’euros au Ghana.

Baisse des salaires du président et des ministres

La loi a été votée par la majorité présidentielle, les parlementaires de l’opposition ayant quitté la salle avant le vote pour dénoncer une « taxe injuste », disent-ils. « Les Ghanéens ont rejeté en bloc cette taxe, alors pourquoi le président nous l’impose ? », s’est exclamé auprès de l’AFP un parlementaire de l’opposition, Isaaec Adongo. Fin 2021, le Ghana avait connu une série de manifestations contre le gouvernement. De nombreux jeunes étaient descendus dans les rues pour dénoncer l’instauration de cette taxe et les conditions économiques difficiles auxquelles ils sont confrontés.

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En début de semaine, le pays, de plus en plus étranglé par le poids de sa dette, a annoncé la réouverture de ses frontières terrestres et maritimes, fermées depuis deux ans à cause de l’épidémie de Covid-19. Le gouvernement espère ainsi relancer l’économie. Il a également annoncé vendredi une baisse de 30 % des salaires du président et des ministres.

Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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