Afrique du Sud : après Moody’s et Fitch, S&P dégrade sa notation

La crise du Covid-19 aggrave la situation de l’Afrique du Sud, qui était déjà en très mauvaise posture sur le plan économique. © DR

Au-delà des conséquences de la crise sanitaire, l’Afrique du Sud doit désormais composer avec les mauvaises appréciations des agences de notation.

Les nuages s’amoncellent sur l’économie sud-africaine. L’agence de notation S&P a dégradé mercredi à BB- la note financière de l’Afrique du Sud, en récession et fragilisée par la pandémie de Covid-19, comme l’ont déjà fait ses concurrentes Moody’s et Fitch, l’assortissant d’une perspective stable.

Les justifications de la baisse de la notation

« Les pressions liées au Covid-19 auront d’importantes répercussions négatives sur la croissance et les résultats budgétaires déjà insuffisants de l’Afrique du Sud », estime S&P dans un communiqué pour justifier sa décision. L’agence de notation juge également que « ses déficits budgétaires resteront élevés et (que) le coût croissant du remboursement de la dette augmentera pour atteindre environ 6,5 % du PIB d’ici à 2023 ». La notation à long terme en devises étrangères a été abaissée à BB-, mais la notation à long terme en devises locales à BB. Concernant les perspectives, S&P explique les maintenir stables, reflétant « l’équilibre entre les pressions liées à la très faible croissance du PIB et les déficits budgétaires élevés, face à la profondeur des marchés financiers et à la flexibilité monétaire ».

Le gouvernement doit gérer une situation délicate

L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique le plus touché par la pandémie. Selon le dernier bilan officiel, plus de 4 500 cas d’infection au Covid-19, dont 87 mortels, y ont été recensés. Le pays compte demander au FMI et à la Banque mondiale une aide financière allant jusqu’à 4,2 milliards de dollars (3,9 milliards d’euros). Le gouvernement sud-africain tablait récemment sur une croissance de 0,9 % pour l’année en cours, mais le président Cyril Ramaphosa a averti que cette prévision serait plus faible à cause de l’épidémie de coronavirus. Le pays le plus industrialisé du continent est englué depuis plus d’une décennie dans une crise qui se manifeste par une croissance molle, la détérioration des finances publiques, le chômage de masse (29,1 %) et, plus récemment, des pannes d’électricité à répétition. L’économie sud-africaine est retombée dans la récession au dernier trimestre de l’année dernière. Sur l’ensemble de 2019, son produit intérieur brut (PIB) n’a augmenté que de 0,2 %, sa plus faible progression depuis la tempête financière mondiale de 2008.

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Source: Le Point Afrique/Mis en Ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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