Tunisie : la visite de parlementaires américains fait polémique

Six semaines après la décision du président tunisien de s’arroger des pouvoirs exceptionnels, des parlementaires américains ont fait le déplacement en Tunisie ce week-end pour tenter de mieux comprendre ce qui se passe dans ce petit pays d’Afrique du Nord. Ils avaient prévu de rencontrer des acteurs de la société civile mais aussi des parlementaires. Un déplacement qui a fait grand bruit et déchaîné les passions là-bas.

Les deux sénateurs américains ont drainé dans leur sillage une polémique qui ne retombe pas. Plusieurs interlocuteurs ont refusé de les rencontrer. Parmi eux : le parti du peuple, soutien du président tunisien.

Leïla Haddad, députée de cette formation, explique pourquoi : « La première raison de notre refus c’est qu’on a été invités en tant que parlementaires or l’Assemblée est gelée actuellement donc cette invitation ne respecte pas d’une certaine façon la décision présidentielle sur ce point. Deuxièmement, les Américains veulent débattre de la situation de la Tunisie après le 25 juillet mais il s’agit là de considérations internes qui sont du ressort de la souveraineté nationale. »

Parmi ceux qui – au contraire – ont accepté de se rendre à l’ambassade des Etats-Unis samedi, Saida Ounissi du parti islamiste Ennahdha. Avec un Parlement gelé, sa formation – la plus importante de l’Assemblée jusqu’ici – est la grande perdante des décisions présidentielles. Avoir l’oreille de Washington est donc très précieux.

« Pour nous, c’était une occasion surtout de profiter du fait d’avoir une discussion sans intermédiaire, explique la députée. On est dans une situation où il n’y a pas de gouvernement donc il n’y a pas vraiment de vis-à vis officiel à part le président de la République en Tunisie et donc c’était important de pouvoir donner un autre avis et une autre conception et peut-être de rappeler des faits. »

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Signe en tout cas que les Etats-Unis suivent de près l’évolution de la situation en Tunisie, une première délégation de diplomates américains avait rencontré le président en personne à la mi-août au Palais de Carthage.

Source : RFI Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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