Soudan: démonstration de force de la junte au pouvoir

Des partisans du président soudanais Omar el-Béchir scandent des slogans lors d’un rassemblement prorégime dans la capitale Khartoum, le 9 janvier 2019 . Afrique News Info

Au Soudan, des milliers de partisans des putschistes se sont rassemblés, dans la nuit de vendredi à samedi dans le centre de Khartoum pour montrer leur appui aux militaires. Une démonstration de force, alors que les négociations sont toujours en cours pour le partage du pouvoir entre d’un côté les mouvements civils, opposés à une gestion militaire du pays, et de l’autre des putschistes bien décidés à garder le contrôle du pays.

« Militaires 100 % », « Le pouvoir aux soldats ». Les slogans des manifestants montrent un soutien clair à la junte et leurs deux leaders, Hemetti et Abdel Fattah Al Burhan. Pour ces manifestants, seuls les putschistes ont les épaules pour gérer le pays, comme l’explique Sidik Mohamed Ahmed, étudiant en ingénierie.

« Les civils ne peuvent pas garantir la sécurité. Ils sont mal organisés et divisés. Le Conseil militaire est capable de gérer la situation et de maintenir l’ordre. Al Burhan et Hemetti ont le soutien du peuple et ne viennent pas des partis politiques » estime-t-il.

Parmi les organisateurs, on trouve des groupes islamistes comme Nusrah Al Charia et son prêcheur Abdel Hay Youssef. Le tout forme une convergence entre le religieux et le militaire.

« Le programme des civils est vide. Ils ne parlent pas de la langue arabe, de la religion islamique, des sources de la loi avec la charia. C’est bizarre d’oublier les bases de notre culture », déplore, de son côté, Abdullahi Tidjani Ousman, scénariste. Les moyens avaient été déployés avec des dizaines de bus affrétés pour déposer les participants, souvent issus des campagnes, à quelques centaines de mètres du sit-in, le cœur de la révolution civile. Des civils qui, selon Ismaël Khaïr Musa, prônent l’exclusion.

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« Ils disent parler au nom du Soudan mais ils ont exclu tous les partis et organisations qui n’étaient pas de leur côté », affirme-t-il.

Les Soudanais installés au sit-in dénoncent une tentative de « contre révolution » manipulée par l’armée qui, elle, n’hésite pas à déployer les grands moyens pour afficher sa force et sa légitimité.

Source: RFI

Mis en ligne parLhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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