Sahel: en France, les députés n’écartent plus des discussions avec les groupes terroristes

A group of soldiers of the French Army patrols the forest of Tofa Gala during the Bourgou IV operation in the Sahel region in northern Burkina Faso on November 9, 2019. – This is the first time that the French Army, the national armies and the multinational force of the G5 Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritania and Chad) have officially worked together in the field. The mission of the 1,400 soldiers of this Bourgou IV operation (including 600 of the 4,500 French soldiers of the Barkhane force): to restore authority in a remote area where no army has set foot in more than a year, leaving the field open to jihadists. (Photo by MICHELE CATTANI / AFP)

La commission Défense de l’Assemblée nationale a rendu public, ce mercredi, son rapport d’information sur l’opération Barkhane. Il s’agit du premier rapport rédigé par les députés depuis le début des opérations militaires dans la zone en 2013. Les députés préconisent une réorientation de Barkhane dans les prochains mois en s’appuyant davantage sur les armées partenaires au Sahel. Une nouvelle doctrine qui selon les députés ne doit plus exclure totalement l’ouverture de négociations avec certains belligérants.

Le débat est aussi ancien que l’est la présence française au Sahel. Faut-il négocier avec les GAT, les groupes armés terroristes ? Jusqu’à présent, la position française n’a jamais varié : « On ne négocie pas avec les terroristes », dit Paris. Pourtant, la mission d’information de l’Assemblée nationale opère aujourd’hui une légère inflexion, tout en fixant les lignes rouges à ce qui est négociable.

« Pour les forces armées, je pense que c’est difficilement compréhensible quand, dans la négociation avec les GAT, il y a des libérations, eux, ils ont l’impression de concourir à l’arrestation de personnes dangereuses, puis finalement, au détour d’une négociation politique, de relâcher ces mêmes personnes. Ça c’est quelque chose, pour la France, qui est compliqué à manager. Et effectivement, qui pourra peut-être amener à des prises de décision de la part du président de la République. Mais néanmoins, on ne peut pas d’un côté dire qu’il y a une liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes et une nécessité vraiment que la transition démocratique se fasse et ne pas vouloir en payer le prix », explique Sereine Mauborgne, le rapporteur.

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Les députés de la commission Défense plaident pour que les chefs terroristes soient neutralisés avant l’ouverture de toute négociation. Un prérequis espéré d’ici l’été, avant les annonces attendues sur une possible refonte de l’opération Barkhane.

Source : Rfi Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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