Mali : le chef de l’Etat ghanéen dit avoir « bon espoir » d’une transition réussie

Nana Akufo-Addo lors d’une visite d’État au Japon, le 11 décembre 2018 © Shohei I

Président en exercice de la Cédéao, Nana Akufo-Addo a notamment rencontré le colonel Assimi Goïta, chef de la junte qui a renversé Ibrahim Boubacar Keïta.

Dimanche 11 octobre à Bamako, le chef de l’Etat ghanéen, Nana Akufo-Addo, président en exercice de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), a dit avoir « bon espoir » que les autorités de transition maliennes respectent leurs engagements. Au lendemain de la formation d’un gouvernement de transition, le 5 octobre, l’organisation régionale avait levé les sanctions imposées au Mali le 20 août, deux jours après le putsch qui avait renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta.

« Pour le moment, toutes les actions entreprises par les autorités de transition nous donnent bon espoir qu’elles tiennent les engagements pris envers nous », a déclaré M. Akufo-Addo lors d’une très brève conférence de presse au terme de sa visite. Accompagné notamment par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, médiateur dans cette crise, et le président de la Commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou, il a rencontré le président de transition, le colonel à la retraite Bah Ndaw, et le vice-président de transition et chef de la junte, le colonel Assimi Goïta. Il s’est également entretenu avec le premier ministre de transition, Moctar Ouane, ancien ministre des affaires étrangères et diplomate de carrière.

Une transition d’une durée maximale de dix-huit mois

Le président en exercice de la Cédéao « a exhorté les autorités de la transition à finaliser le calendrier du processus électoral pour arriver aux élections présidentielle et parlementaires dans le délai indiqué », selon un communiqué lu lors de la conférence de presse. Les colonels qui ont renversé M. Keïta lors d’un putsch réalisé officiellement sans effusion de sang se sont engagés à rendre le pouvoir à des dirigeants civils élus au terme d’une période de transition d’une durée maximale de dix-huit mois. « Notre pays doit renouer avec la pleine légalité constitutionnelle, avec un président de la République élu dans les délais prescrits et si possible avant », a déclaré vendredi M. Ndaw, lisant sa lettre de mission au gouvernement de transition à l’ouverture de son premier conseil des ministres.

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Le président ghanéen a également rencontré l’ex-premier ministre Boubou Cissé, une des onze personnalités civiles et militaires toujours détenues depuis le coup d’Etat et dont le colonel Goïta a annoncé mercredi la libération, qui était une des exigences de la Cédéao. Une autre de ces exigences, la dissolution de la junte, n’a en revanche pas encore été satisfaite et n’a pas été officiellement évoquée pendant la visite. La Cédéao a levé ses sanctions, comprenant un embargo commercial et financier, après avoir obtenu la désignation d’un président et d’un premier ministre de transition civils et la renonciation par la junte à la possibilité pour le vice-président, le colonel Goïta, de remplacer le président en cas d’empêchement. Le gouvernement de M. Ouane compte 25 ministres, dont quatre colonels à des postes stratégiques : la défense, la sécurité, l’administration territoriale et la réconciliation nationale.

Source: Le Monde Afrique/ Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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