Lutte contre le Covid 19, l’OMS s’inquiète de la pénurie de chloroquine en Afrique

chloroquine

Des pays européens ont débuté des essais cliniques pour tester des traitements contre le coronavirus, dont la chloroquine. L’OMS redoute qu’elle ne soit utilisée avant tout par les pays riches, au détriment de l’Afrique.

Discovery : c’est le nom donné à l’essai clinique européen qui a débuté le lundi 23 mars dernier pour tester plusieurs traitements contre le Covid-19. Quatre traitements et cinq molécules au total seront testés, dont la chloroquine, produit jusque-là utilisé en Afrique pour soigner le paludisme. Une conséquence de cette nouvelle publicité sur ce médicament est que les stocks de chloroquine commencent à diminuer. Or, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute qu’ils ne soient utilisés avant tout par les pays riches, au détriment de l’Afrique. 

En début de semaine, la France a autorisé des essais cliniques utilisant la chloroquine. Quelques jours auparavant, la Chine et d’autres pays africains, dont le Sénégal, en avaient fait de même.

« L’exportation de la chloroquine en dehors de la France devient problématique. Cela veut dire que la priorité pour Sanofi qui produit le Plaquenil (ou hydroxychloroquine) sera probablement l’Europe. C’est un exemple. Comme celui des tests diagnostiques qui ont été validés aux États-Unis. La production sera principalement utilisée aux Etats-Unis. Ce qui met en avant un problème d’accès aux  médicaments, d’accès aux diagnostiques qui sera d’abord réservé aux pays riches », craint Yap Boum qui dirige le département logistique Afrique de Médecins Sans Frontières. 

Solidarité internationale
Pourtant, ces inquiétudes,  le professeur Moussa Seydi ne les partage pas.


La Chine a réussi à contenir la propagation du Coronavirus dans la province de Wuhan
La Chine a réussi à contenir la propagation du Coronavirus dans la province de Wuhan


« C’est vrai. Chaque gouvernement doit d’abord soigner sa propre population. Mais je pense qu’il y aura un élan de solidarité internationale. Vous avez vu même les Chinois se déplacer pour partir en Italie et les aider. Il y a aussi des médicaments génériques. Il n’y a pas à ma connaissance de brevets actuellement qui empêcheraient une firme pharmaceutique de produire cette molécule. Donc les gens ont les capacités, si la nécessité s’imposait, de produire cette molécule en quantité », explique le responsable du service des maladies infectieuses du Centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar et qui coordonne la prise en charge médicale des malades du Covid 19 au Sénégal.

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Stocks suffisants

En attendant la confirmation de l’efficacité de la chloroquine qui est déjà administrée aux personnes atteintes du coronavirus au Sénégal, le professeur Moussa Seydi semble confiant sur les stocks dans son pays.


Le personnel scientifique de l'Institut Pasteur de Dakar effectuant des recherches sur le coronavirus le 3 février 2020 à Dakar
Le personnel scientifique de l’Institut Pasteur de Dakar effectuant des recherches sur le coronavirus le 3 février 2020 à Dakar

« A Dakar, nous avons un stock pour pouvoir traiter un certain nombre de malades. Et parallèlement, le gouvernement a fait les démarches nécessaires pour qu’on puisse bénéficier d’au moins 100.000 traitements », rassure-t-il.

Mais il met en garde contre l’automédication. La chloroquine est en effet contre-indiquée pour les enfants de moins de six ans, les femmes enceintes, celles qui allaitent et les patients atteints de certaines pathologies.

Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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