Libye : Haftar dit oui au cessez-le-feu, mais sous condition

Haftar

Discrètement reçu à l’Élysée pendant près d’une heure, le maréchal fait dépendre sa décision au comportement des milices qui soutiennent son rival Sarraj.

La rencontre s’est faite en toute discrétion. Ce lundi 9 mars, le maréchal Khalifa Haftar s’est entretenu avec Emmanuel Macron. Au bout d’une heure de discussion avec le président français, l’homme fort de l’Est libyen « a assuré qu’il s’engageait à signer le document du cessez-le-feu, mais que cet engagement cesserait si les milices ne le respectent pas », a indiqué l’Élysée en faisant allusion aux groupes armés qui soutiennent le Gouvernement national d’union (GNA) au pouvoir à Tripoli.

La discussion, qui n’avait pas été annoncée, a également porté sur le pétrole, affecté par le blocus portuaire, et l’implication de pays étrangers en Libye, selon l’Élysée. Cette visite à Paris de Khalifa Haftar fait suite à celle du 23 mai 2019. Emmanuel Macron avait alors déjà appelé à reprendre le processus politique pour sortir le pays du chaos dans un contexte où la France continue d’affirmer qu’elle n’est « pas pro-Haftar ou pro-Sarraj » alors qu’elle est soupçonnée de soutenir en coulisses l’homme fort de l’Est libyen, ce qu’elle dément.

Selon un proche du maréchal Haftar, cette rencontre lui permet « de se présenter comme le leader de la Libye ». « Haftar ne veut pas arrêter la guerre tant qu’il ne contrôle pas tout le pays, il est venu demander plus de soutien au président Macron notamment pour qu’il plaide sa cause auprès des autres pays européens », confie la source au Point Afrique. En échange, Khalifa Haftar « promet » donc de signer le cessez-le-feu. 

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La crainte d’une internationalisation du conflit

Si Paris soutient les efforts engagés par l’ONU en faveur d’un cessez-le-feu et du lancement d’un dialogue politique inter-libyen, toutes les tentatives ont jusqu’à présent échoué, comme l’a reconnu l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, en démissionnant au début du mois. Les forces de Haftar mènent depuis le 4 avril 2019 une offensive pour prendre Tripoli, siège du Gouvernement national d’union (GNA), dirigé par Fayez Sarraj et reconnu par l’ONU.

Paris et les autres capitales européennes, qui tentent de faire entendre leurs voix dans la résolution du conflit, craignent de le voir s’internationaliser et dégénérer davantage avec l’arrivée sur le terrain de la Turquie, la présence suspectée de mercenaires russes et l’existence d’une multitude de groupes armés – notamment des milices djihadistes, des trafiquants d’armes et des passeurs de migrants. Pour rappel, le GNA continue d’être soutenu par la Turquie et le Qatar alors que le maréchal Haftar, qui doit prochainement se rendre en Allemagne, l’est par les Émirats arabes unis, la Russie, l’Égypte et l’Arabie saoudite. Paris dénonce régulièrement l’envoi d’armes et de mercenaires syriens par la Turquie en Libye en violation de l’embargo.

Source: Le Point Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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