Les Etats-Unis rappellent leur ambassadeur au Soudan du Sud

Washington veut « réexaminer » ses relations avec Juba après que le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar ont échoué à former un gouvernement d’union nationale.

Les Etats-Unis ont rappelé leur ambassadeur au Soudan du Sud pour « réexaminer » les relations avec ce pays en guerre, a annoncé le département d’Etat américain, lundi 25 novembre. L’ambassadeur Thomas Hushek est rappelé « pour consultations liées au récent échec des parties à former un gouvernement intérimaire d’union nationale », a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine, Morgan Ortagus, dans un communiqué. « Nous réexaminons notre relation avec le gouvernement du Soudan du Sud », a prévenu dans un tweet le secrétaire d’Etat Mike Pompeo.

Le président sud-soudanais, Salva Kiir, et le chef rebelle Riek Machar avaient jusqu’au 12 novembre pour surmonter leurs différends et former ce gouvernement d’union nationale censé éviter que ce jeune Etat indépendant ne replonge dans un conflit à grande échelle. Mais ils ont échoué et se sont fixé un nouveau délai de 100 jours pour y parvenir. A l’approche de la date butoir, les Etats-Unis, qui ont été parmi les principaux soutiens de l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, avaient manifesté leur impatience, laissant planer la menace de sanctions si les dirigeants échouaient à former le gouvernement.

« En gros, ils ne font rien »

Washington a « de nombreux outils à sa disposition et nous n’hésiterons pas à les utiliser », avait ensuite prévenu, mi-novembre, le haut responsable du département d’Etat chargé de l’Afrique, Tibor Nagy. « Les deux dirigeants, et j’utilise des guillemets lorsque je parle de dirigeants, sont clairement assez satisfaits de la situation actuelle, avait-il déploré. La communauté internationale fournit de la nourriture, des médicaments et tous les biens de première nécessité dont la responsabilité revient normalement aux gouvernements. En gros, ils ne font rien. » Les Etats-Unis donnent environ 1 milliard de dollars (plus de 900 millions d’euros) par an à Juba, essentiellement en aide humanitaire.

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Ce n’est pas la première fois que Salva Kiir et Riek Machar échouent à mettre en œuvre un accord de paix qu’ils ont eux-mêmes signé. La défiance entre les deux hommes est profonde : la guerre avait éclaté en décembre 2013 lorsque M. Kiir, un Dinka, avait accusé M. Machar, alors son vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d’Etat. Le conflit, marqué par des atrocités de masse, a fait quelque 380 000 morts et contraint 4 millions de personnes à fuir leurs foyers.

Source: Le Monde Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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