Les compagnies aériennes africaines en zone de turbulence

les avions de royal air maroc cloués au sol

Malgré les difficultés liées à la Covid-19, ces compagnies s’apprêtent à reprendre leurs vols. Mais il leur sera difficile de rester compétitives.

Depuis le début de la pandémie du nouveau Coronavirus, le trafic aérien a considérablement baissé dans le monde. En Afrique également, on a observé peu de mouvements dans le ciel.

Mais la plupart des compagnies aériennes africaines ont désormais repris leurs vols régionaux, même si certaines comme South African Airways en faillite, sont dans une mauvaise posture. Cette compagnie aérienne était l’une des plus puissantes sur le continent avec Ethiopian Airlines et Kenya Airways qui a également subi des pertes importantes et est en cours de nationalisation.

La plus solide financièrement, la compagnie aérienne éthiopienne, s’est déjà plainte d’une perte de 550 millions de dollars début avril.

Les compagnies aériennes africaines risquent de perdre six milliards de dollars de revenus et trois millions d’emplois par rapport à 2019, selon l’association internationale de l’aviation.

Redécollage et mesures de protection

 Alors que la pandémie reste d’actualité, les vols long-courriers sont de nouveau à l’ordre du jour mais avec tout de même des horaires de vol réduits. Mais, si avec le redécollage des vols, certains s’inquiètent de la propagation de la Covid-19, Phuthego Mojapelo, expert en aviation en Afrique du sud se montre plutôt rassurant :
« Le gouvernement sud-africain a mis en place des mesures extrêmes en ce qui concerne ce qui doit arriver aux compagnies aériennes qui opèrent dans le cadre de la situation Covid-19. Cela signifie que tous les passagers qui monteraient à bord devraient être soigneusement contrôlés et fournir un historique de leurs voyages. La plupart de nos avions en Afrique sont équipés de HEPA, un filtre qui empêche le virus de survivre dans les avions. »

Le trafic a largement baissé dans les aéroports africains (picture-alliance/Zumapress/S. Souici)

Le trafic a largement baissé dans les aéroports africains

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Dans les aéroports, la température des passagers est contrôlée et le port du masque recommandé. Le système de climatisation permet également l’aération.

Economie en berne

Sur le plan économique, il faudra un certain temps pour que les compagnies retrouvent leurs niveaux d’avant la pandémie. Cela pourrait avoir un impact sur le prix des billets qui sont restés jusqu’à présent inchangés.

Selon Cord Schellenberg, expert de la navigation aérienne, « de nombreuses compagnies aériennes africaines auront du mal à survivre à la concurrence. Elles ont besoin du soutien du gouvernement, comme on peut le voir en Europe, aux États-Unis et en Asie ».

M. Schellenberg pense que le prix d’un billet d’avion est important. Il s’attend à des prix moins élevés pour les particuliers afin de stimuler la demande. En revanche, les personnes qui se déplacent pour les affaires devront creuser plus profondément dans leurs poches si le marché se redresse.

Source : Deutsche welle Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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