L’Égypte annonce son taux d’inflation le plus bas depuis dix ans

L’Égypte a annoncé le 9 novembre avoir enregistré en octobre un taux d’inflation annuel de 2,4%, le plus bas depuis près de dix ans dans ce pays plongé dans une crise économique et sociale qui s’est accentuée ces trois dernières années.

L’Égypte a connu des taux d’inflation importants, en particulier depuis le lancement en novembre 2016 d’un programme de réformes sous l’égide du Fonds monétaire international (FMI), qui lui a accordé un prêt de 12 milliards de dollars en échange de mesures d’austérité drastiques, dont la dévaluation de sa monnaie et la réduction de subventions étatiques.

« Le taux d’inflation annuel dans l’ensemble du pays est de 2,4% au mois d’octobre 2019 contre 17,5% pour le même mois de l’année précédente », a déclaré dans un communiqué l’Agence centrale de mobilisation publique et des statistiques (Capmas).

Augmentation de la production agricole

L’organisme public explique ce chiffre inattendu par un ralentissement de la hausse des prix de la nourriture et des boissons.

« L’augmentation de la production agricole a fait baisser les prix des fruits et légumes, affectant ceux des denrées alimentaires, qui représentent 40% des prix à la consommation », a expliqué à l’AFP Iman Negm, économiste basée au Caire.

« La reprise de la livre égyptienne par rapport au dollar américain a également contribué à réduire l’inflation », a-t-elle ajouté.

Le prix moyen du dollar s’élève actuellement à 16 livres, contre environ 18 livres au cours des trois dernières années.

En juillet, le FMI a annoncé le déblocage de la dernière tranche de prêt à l’Egypte, estimant que le pays avait mené à bien l’accord de trois ans et que les réformes avait « nettement amélioré » la situation macroéconomique.

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Le FMI appelle la banque centrale à rester prudente

L’institution a souligné que « l’inflation sous-jacente semble être bien maîtrisée » tout en appelant la Banque centrale à « rester prudente jusqu’à ce que la désinflation soit fermement ancrée ».

La population se plaint régulièrement de l’impact de ces réformes sur son pouvoir d’achat. Début octobre, le gouvernement a décidé de réduire les prix du carburant, après une série de hausses liées aux coupes dans les subventions.

L’annonce est intervenue après des manifestations populaires très rares dans ce pays dirigé par le régime ultra autoritaire du président Abdel Fattah al-Sissi.

Selon les dernières données publiées en juillet par Capmas, 32,5% des 100 millions d’Egyptiens vivent sous le seuil de pauvreté, en hausse de 4,7 points par rapport aux chiffres de 2015, avant le lancement des réformes.

Source: Jeune Afrique/Mis en ligne : Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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