Le Soudan face au dilemme de la dette

Le premier ministre soudanais

L’économie soudanaise fait face à de grandes difficultés et l’une des tâches prioritaires du Premier ministre Abdallah Hamdok est de remettre le pays financièrement en ordre de marche. Mais le Soudan se trouve face à un casse-tête.

Le Premier ministre appelle régulièrement au retrait de son pays de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, son maintien interdisant notamment les transferts bancaires en dollars. Mais selon le secrétaire d’État américain adjoint aux Affaires africaines, Tibor Nagy, ce n’est pas cette liste qui freine le développement du Soudan, mais plutôt le poids de sa dette. C’est ce qu’il a déclaré lundi au dernier jour de sa tournée régionale.

« L’équation que doit résoudre le gouvernement soudanais est presque insoluble », explique un bon connaisseur du pays. Alors qu’il est isolé du système bancaire international, le Soudan doit à la fois stabiliser sa monnaie, faire face aux pénuries et investir pour relancer l’activité. Et tout cela sans pouvoir emprunter au Fonds monétaire international, tout en devant rembourser ses 72 milliards de dollars de dette.

Son retrait, qui tarde à venir, de la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, est régulièrement mis en cause. Mais c’est un processus judiciaire très long, explique la diplomatie américaine, qui nécessite d’abord le paiement de compensations pour les attentats de Nairobi et Dar es-Salam en 1998. Et qui échappe pour une grande part aux autorités politiques, se justifie Washington.

Du coup, selon la direction du Trésor français par exemple, « les transferts bancaires de et vers le Soudan dans une autre devise que le dollar restent difficiles à ce jour ». Les banques sont particulièrement échaudées par les amendes record infligées par les États-Unis aux contrevenants.

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Seule solution à court terme : l’effacement pure et simple de la dette des créanciers du Soudan. La France s’y est engagée, la Chine pourrait suivre. Ou l’aide directe des pays du Golfe ou de pays européens par exemple. Mais qui n’est pas suffisante pour remettre le Soudan sur pied.

Source:RFI Afrique /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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