Le parc des Virunga, théâtre d’un conflit sanglant

Virunga

Une embuscade a fait au moins six morts dans le parc national des Virunga, théâtre d’un conflit sanglant entre les gardes du parc, les locaux et des rebelles.

Le parc des Virunga se trouve dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

L’attaque s’est produite dimanche 10 janvier. L’Institut congolais pour la conservation de la nature a fait savoir que six rangers du parc ont été tués par des miliciens Maï-Maï.

L’incident s’est passé sur l’axe Nyamitwitwi et Nyamilima, dans le territoire de Rutshuru. Le convoi des gardes du parc est tombé dans une embuscade.

Olivier Mukisya est le chargé de communication de l’Institut congolais pour la conservation de la nature :

 » Nous confirmons avoir perdu des collègues qui sont des gardes du parc. Il y en a d’autres qui sont blessés et sont soignés dans des structures sanitaires. » 

Après l’attaque, l’Institut a publié un communiqué dans lequel tous les six rangers tués ont été cités.

Selon plusieurs observateurs, le contrôle des richesses naturelles et minières serait la motivation des groupes rebelles qui mènent ces attaques contre les gardes du parc.

Dans ce parc où vivent encore des gorilles de montagnes, le travail des rangers gêne les groupes armés qui n’hésitent pas à les abattre pour poursuivre leur pillage.

Dans le parc des Virunga vivent les derniers gorilles de montagne
Dans le parc des Virunga vivent les derniers gorilles de montagne

Selon Jean Claude Bambanze, président de la Coordination territoriale de la société Civile de Rutshuru, certains cultivateurs appuient aussi ces groupes rebelles pour accroître leur exploitation à l’intérieur du parc :

« Ces éco-gardes sont engagés dans la protection de la nature. Ce parc a été envahi par la population qui cultive même à lintérieur. Alors quand les éco-gardes viennent restaurer l’intégrité du parc, ces habitants qui ne veulent pas quitter le parc deviennent leurs ennemis. Il y a des cultivateurs qui payent les Maï-Maï pour qu’ils sen prennent à eux. Il y a des groupes armés qui font le braconnage et la pêche illicite sur le lac Edouard. Quand les éco-gardes veulent sécuriser ce site du patrimoine mondial, alors les Maï-Maï ne sont pas d’accord et lancent des attaques contre eux pour continuer à exploiter illicitement les ressources qui sont dans ce parc. » 

« Ils sont connus »

Pour que ces attaques cessent, il faudrait une implication de l’Etat congolais, estime Jean Claude Bambanze. 

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L’armée devrait selon lui s’investir dans la traque des groupes rebelles et l’Etat devrait soutenir les actions de l’Institut congolais de conservation de la nature.  

« Les FARDC doivent traquer ces bandits parce qu’ils sont localisés, ils sont connus. Il faut aussi que l’Etat appuie l’ICCN dans sa lutte de protection de l’environnement.  Nous pensons aussi que l’Etat doit punir tous ceux qui ont des champs et qui veulent envahir le parc. » 

Ce nouveau drame s’est produit quelques mois seulement après un autre qui avait coûté la vie à une dizaine d’autres gardes du parc dans le même territoire.

Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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