Le Kenya ordonne la fermeture de deux camps de réfugiés et donne un ultimatum à l’agence de l’ONU

REUTERS/Thomas Mukoya | Le camp de réfugiés de Dadaab, près de la frontière somalienne, abritant, à ce jour, plus de 200 000 personnes.

Le Kenya a ordonné mercredi la fermeture de deux camps tentaculaires qui accueillent des centaines de milliers de réfugiés de la Somalie voisine et a donné à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) deux semaines pour présenter un plan à cet effet, a déclaré le ministère de l’Intérieur.

Les camps de réfugiés de Dadaab et de Kakuma, dans le nord du Kenya, accueillent ensemble plus de 410 000 personnes, dont une petite proportion est originaire du Soudan du Sud.

Les autorités de Nairobi ont annoncé pour la première fois leur intention de fermer le camp de Dadaab, qui est plus proche de la frontière avec la Somalie que Kakuma, en 2016, invoquant des problèmes de sécurité nationale.

Fred Matiang’i, le ministre de l’Intérieur, a maintenant donné au HCR 14 jours pour élaborer un plan de fermeture de Dadaab et de Kakuma, a indiqué son ministère dans un tweet, ajoutant qu’il n’y avait pas de place pour de nouvelles discussions sur la question.

Le HCR a exhorté le Kenya à veiller à ce que ceux qui ont besoin de protection continuent de l’obtenir, et s’est engagé à poursuivre le dialogue.

«La décision aurait un impact sur la protection des réfugiés au Kenya, y compris dans le contexte de la pandémie COVID-19 en cours», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Les autorités somaliennes n’ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.

La tentative du gouvernement kényan de fermer Dadaab en 2016 a été informée par des rapports de renseignement montrant que deux grandes attaques contre des cibles kényanes en 2013 et 2015 ont eu lieu avec l’implication d’éléments dans les camps. Le plan a été bloqué par la Haute Cour, qui a qualifié la décision d’inconstitutionnelle.

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Le camp a été créé il y a trois décennies et était autrefois le plus grand camp de réfugiés au monde, qui, à son apogée, accueillait plus d’un demi-million de personnes fuyant la violence et la sécheresse en Somalie.

Kakuma, située dans le nord-ouest, abrite plus de 190 000 réfugiés, dont certains sont originaires du Soudan du Sud voisin.

Les autorités kényanes ont informé le HCR mardi qu’elles emmèneraient les réfugiés à la frontière avec la Somalie si les camps n’étaient pas fermés, a rapporté le quotidien Daily Nation. Le ministère de l’Intérieur a déclaré à Reuters que les informations étaient exactes.

La décision du Kenya intervient alors que les relations avec la Somalie se détériorent, après que Mogadiscio a rompu ses relations diplomatiques avec Nairobi en décembre dernier, l’accusant de s’ingérer dans ses affaires intérieures.

Les deux nations sont également confrontées à la Cour internationale de Justice sur un différend de frontière maritime, bien que le Kenya ait boycotté l’audition de l’affaire.

Le ministère de l’Intérieur du Kenya a déclaré à Reuters que la décision de fermer les camps n’était pas liée à des difficultés diplomatiques avec la Somalie.

Source: Reuters Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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