L’Afrique du Sud autorise la construction de centrales électriques flottantes

Le Régulateur national de l’énergie en Afrique du Sud (Nersa) a approuvé, mardi 21 septembre, des licences de production pour trois centrales électriques flottantes controversées, dans un contexte de pénuries récurrentes d’électricité dans le pays le plus industrialisé du continent africain.

La société turque Karpowership, l’un des premiers exploitants de centrales électriques flottantes au monde, avait remporté en mars un appel d’offres du gouvernement pour développer des projets de conversion de gaz en électricité dans trois ports. Mais le ministère de l’environnement avait ensuite bloqué la demande de permis de Karpowership en raison de craintes quant à l’impact environnemental. La société avait fait appel de la décision du ministère et, mardi, elle a obtenu l’approbation du Nersa, pour des raisons qui n’ont pas été précisées dans l’immédiat.

Les groupes de défense de l’environnement ont fait part de leurs préoccupations concernant les centrales de Karpowership, qui ont besoin de combustible pour convertir le gaz naturel liquéfié en électricité. Les opposants à ce type de centrale estiment que le projet générera plusieurs millions de tonnes de dioxyde de carbone dans un pays qui était déjà le douzième plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde en 2019, selon Global Carbon Atlas.

Une compagnie publique en difficulté

Greenpeace Afrique s’est dit « déçu par la décision inexplicable d’accorder une autorisation pour ce projet destructeur et coûteux »« Il enfermera l’Afrique du Sud dans une trajectoire de fortes émissions qui fera dérailler nos engagements envers l’accord [climatique] de Paris », a déclaré dans un communiqué Nhlanhla Sibisi, chargé de campagne climat et énergie de Greenpeace. Karpowership doit encore obtenir plusieurs autorisations avant de pouvoir démarrer la construction de ses centrales.

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L’Afrique du Sud cherche des alternatives à sa compagnie publique Eskom, en difficulté, alimentée au charbon et paralysée par des années de mauvaise gestion. Ses centrales tombent constamment en panne et peinent à répondre à la demande domestique d’électricité. Les coupures d’électricité sont récurrentes depuis plus de dix ans, plombant l’activité économique et les investissements.

Source: Le Monde Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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