Journée contre les violences faites aux femmes

L’Onu averti que six mois de restrictions sanitaires pouvaient entraîner 31 millions de cas supplémentaires de violences sexistes.

Cette année 2020, le confinement et la restriction des mouvements se sont accompagnés d’une hausse des cas signalés de violence à l’égard des femmes et des filles.

Mais même avant la pandémie de coronavirus, 243 millions de femmes et de filles ont été maltraitées par leur compagnon l’année passée à travers le monde. Pour éradiquer cette violence, Onu Femmes s’est associée aux victimes, activistes, aux décideurs et aux personnes de tous horizons pour l’élaboration des dix comportements que chacun doit adopter pour qu’aucune femme ne soit plus violentée. 

Les restrictions sanitaires pouvaient entraîner 7 millions de grossesses non désirées.

Les restrictions sanitaires pouvaient entraîner 7 millions de grossesses non désirées.

Parmi les points essentiels : donner l’alerte si on s’inquiète pour une amie ou une voisine susceptible d’être victime de violences. 
Un point important dans la prévention mais qui a ses limites.

« Il y a des gens qui viennent chez nous pour dénoncer leurs voisins et nous allons sur place. Mais quand on arrive, la femme violentée cache ce qu’elle vit. Il faut alors beaucoup de communication pour redonner confiance à cette femme. C’est tout un travail. On la suit au téléphone jusqu’à ce qu’elle s’ouvre à nous. Quand une femme est touchée physiquement et moralement, elle ne peut pas s’ouvrir parce qu’elle est dans la douleur et elle a peur de la réaction du mari », explique Irène Cathy Mbazogo de l’Observatoire des droits de la femme et de la parité au Gabon. 

La Peur de la réaction du mari et celle de la société

En effet, le poids des traditions fait que les femmes n’osent pas dénoncer les auteurs de ces violences. Et quand elles le font, ces femmes ne sont souvent pas écoutées. 

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C’est pourquoi, Onu femmes recommande de leur donner l’espace sûr dont elles ont besoin pour parler. Michel Agee, secrétaire générale de l’association togolaise GF2D qui lutte contre les violences faites aux femmes, estime que c’est « la persistance de nos croyances traditionnelles qui font comprendre aux victimes qu’on ne doit pas porter en dehors du ménage les questions de violences, les comportements déviants des hommes. » 

Elle ajoute qu’ « il y a une question d’éducation à la base qu’il faut revoir. Ne plus inculquer dans la tête des enfants et des jeunes que la femme doit soumission au mari et que c’est l’homme qui domine. »

Une éducation à la base, un aspect très souvent négligé en Afrique que recommande aussi Onu femmes pour prévenir les violences à l’égard des femmes.  

Des femmes dans la rue à Khartoum pour réclamer leurs droits

Des femmes dans la rue à Khartoum pour réclamer leurs droits.

Selon Onu Femmes « la violence à l’égard des femmes continue d’être un obstacle à la réalisation de l’égalité, au développement, à la paix et à la réalisation des droits fondamentaux des femmes et des filles. Au total, la promesse des objectifs de développement durable (ODD) – ne laisser personne de côté – ne peut être remplie sans mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles. »

Source: Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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