Guinée : de 6 à 12 mois de prison pour les instigateurs de la contestation

Un tribunal de Conakry a condamné mardi 22 octobre à des peines allant de six mois à un an de prison ferme les principaux initiateurs des manifestations organisées depuis lundi 14 octobre pour potester contre une révision constitutionnelle.

Abdourahamane Sanoh, coordinateur du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), a été condamné à un an de prison ferme. Le responsable des opérations du FNDC, Ibrahima Diallo, le responsable des stratégies et de la planification, Sékou Koundouno, Mamadou Baïlo Barry (ONG Destin en Main) et Alpha Soumah – alias Bill de Sam – ont pour leur part été condamnés à six mois ferme.

Trois autres prévenus ont été relaxés :  Abdoulaye Oumou Sow, journaliste blogueur, Mamadou Bobo Bah, membre de la cellule Balai citoyen (que dirige Sékou Koundouno) et Mamadou Sanoh, frère cadet de Abdourahmane Sanoh, interpellé alors qu’il était parti à la recherche de ce dernier. Le jugement a été accueilli dans la salle par des cris de « justice corrompue », lancé par des soutiens des prévenus.

La défense et le procureur feront appel

Me Salifou Béavogui, l’un des 14 avocats qui avaient plaidé vendredi la relaxe des prévenus a pour sa part annoncé l’intention de la défense de faire appel. Le procureur, de son côté, a d’ores et déjà annoncé qu’il souhaitait également faire appel. « Je ne suis pas d’accord avec le jugement rendu, j’avais requis cinq ans. Le dossier de la procédure sera donc remis en état et transmis à la Cour d’appel de Conakry dans les meilleurs délais », a-t-il déclaré.

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Interpellés le 12 octobre, ces figures de la société civile étaient jugées pour avoir causé des troubles graves aux yeux de la justice guinéenne en appelant à manifester et à paralyser l’économie à partir du 14 octobre pour faire obstacle à une réforme constitutionnelle qui ouvrirait la porte à une possible candidature d’Alpha Condé pour un troisième mandat.

À la suite de l’appel à la mobilisation lancé par le FNDC, Conakry et plusieurs villes guinéennes ont été en proie la semaine dernière à des heurts violents. Au moins huit manifestants (10 selon l’opposition) et un gendarme ont été tués, et des dizaines d’autres blessés. La contestation a aussi donné lieu à l’arrestation et au procès de dizaines de membres du FNDC et de manifestants à travers le pays.

Source: Jeune Afrique/Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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