Exactions en Centrafrique, Amnesty tire la sonnette d’alarme

En Centrafrique, une enquête d’Amnesty international dans le pays révèle de graves violations de droits de l’homme en marge d’affrontements entre les forces pro-gouvernementales et les groupes armés.

Le 17 février, le gouvernement centrafricain avait annoncé la « libération totale » de Bambari et la capture de « nombreux prisonniers ». Une annonce faite sans qu’aucun bilan ne soit communiqué sur d’éventuelles pertes civiles et militaires.  
C’est précisément dans cette ville qu’Amnesty international, qui se base sur des témoignages, images satellite et analyses de photographies, signale la mort de 14 personnes dont au moins deux civils sur un site religieux. L’organisation rapporte par ailleurs qu’ »au moins deux personnes » ont été tuées par balles et six autres ont été blessées, cette fois-ci le 11 janvier dans un incident lié au non-respect du couvre-feu imposé dans la capitale Bangui

Amnesty appelle donc « les autorités à protéger les civils et diligenter des enquêtes judiciaires indépendantes sur les abus et les violations des droits humains. « Nous avons pu documenter des violences faites aux civils par les membres des groupes armés, que ce soit à Bangassou, à Bozoum ou à Bambari, et nous avons également documenté des violences faites aux populations civiles à Bangui pendant le couvre-feu. Ces violences sont le fait des forces de sécurité intérieure. C’est pour cette raison que nous appelons à ce qu’une enquête indépendante soit diligentée pour faire la lumière et situer les responsabilités  » explique Abdoulaye Diarra, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty international 

A la mi-décembre, six groupes armés qui contrôlaient les deux tiers de la Centrafrique se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), puis ont lancé une offensive qui s’est heurtée à la résistance des forces internationales présentes en Centrafrique. Depuis janvier, les forces pro-gouvernementales ont repris plusieurs villes aux rebelles mais en faisant eux aussi des victimes parmi les civils. Le rapport d’Amnesty international a fait réagir les autorités centrafricaines. Selon Sylvie Baïpo la ministre des Affaires étrangères  » ce que la République centrafricaine attend c’est que dans ce rapport il soit clairement indiqué que le maintien de l’ordre constitutionnel passe par une condamnation ferme des acteurs ennemis de la paix qui viennent déstabiliser les institutions de la République. On nous parle d’arrestation, de couvre-feu… Le couvre-feu est là pour sécuriser la population. Les moyens étant limités au niveau de nos forces armés nous cherchons d’autres moyens pour pouvoir assurer la protection de la population. »

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Une population qui depuis plusieurs années maintenant est prise entre deux feux dans une guerre qui semble ne jamais finir.

Source : Deutsche Welle Afrique/Mis en ligne : Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée
 

Tribune d'Afrique

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