Crise libyenne : Tripoli et Tobrouk acceptent d’observer une trêve humanitaire

Les principaux belligérants de la crise libyenne, le Gouvernement d’union nationale (GNA) et l’Exécutif parallèle de Tobrouk, ont fini par répondre favorablement aux appels de la communauté internationale les invitant à observer une trêve humanitaire. L’ONU a été la première à saluer la décision des parties en conflit.

«Le secrétaire général salue la réponse positive du GNA ainsi que celle de l’Armée nationale libyenne (ANL), respectivement émises le 18 et le 21 mars, aux appels en faveur d’une trêve humanitaire pour mettre fin aux affrontements», a déclaré le porte-parole de M. Guterres, Stéphane Dujarric, dans un communiqué. «Etant donné la situation humanitaire déjà grave en Libye et l’impact potentiel de la pandémie de coronavirus en Libye, le secrétaire général appelle les parties prenantes à joindre leurs forces pour faire face à la menace et garantir un accès sans entraves à l’aide humanitaire à travers tout le pays», a ajouté la même source, reprise par de nombreuses agences de presse. «Le secrétaire général espère que la trêve humanitaire deviendra un cessez-le-feu. Par conséquent, il appelle les parties prenantes à accepter la proposition de cessez-le-feu émanant des pourparlers de la commission militaire mixte 5+5, facilités par les Nations unies le mois dernier à Genève», a précisé Stéphane Dujarric dans son communiqué.

En plus d’avoir ordonné la fermeture durant la journée des restaurants, cafés et salles de fêtes, le GNA a, par ailleurs, décidé de mettre en place un couvre-feu à partir d’hier. Les cérémonies funéraires et les mariages sont également interdits dans les régions sous son contrôle. Le GNA avait fermé, dès lundi dernier, les frontières terrestres et suspendu toutes les liaisons aériennes dans l’ouest de la Libye, en prévention contre la pandémie du nouveau coronavirus.

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Les forces loyales au maréchal Haftar avaient, quant à elles, décrété dès jeudi un couvre-feu de 18h à 6h dans les zones sous leur contrôle, dans l’est du pays. La situation sécuritaire et humanitaire s’est aggravée depuis le lancement, début avril, de l’offensive du maréchal Haftar contre Tripoli pour renverser le GNA, entité reconnue par la communauté internationale. Cette attaque a déjà fait plus de 1000 morts et 150 000 déplacés. Une trêve fragile avait été décrétée le 12 janvier, mais des combats opposent régulièrement les deux camps qui s’accusent mutuellement de violations. Cinq femmes ont été tuées mercredi et cinq autres civils blessés dans des bombardements attribués par le GNA et par l’ONU aux forces du maréchal Haftar.

Ces dernières ont «salué» samedi les appels à un nouveau cessez-le-feu, lancés mardi par l’ONU et plusieurs pays, dont l’Algérie, affirmant qu’elles «continuaient à respecter la trêve». Le GNA avait répondu jeudi positivement à ces appels mais a indiqué qu’il se réservait «le droit de riposter aux agressions quotidiennes qui visent les civils et les installations publiques». Samedi, des bombardements sporadiques étaient toutefois toujours entendus depuis le centre de la capitale.

Source : El Watan /Mis en ligne :Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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