Cameroun : divergences de vues sur les élections entre l’UA et la Francophonie

Paul Biya entrain de voter

Une nette divergence de vues est notée dans les jugements de l’Union africaine (UA) et de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), par rapport au déroulement des élections législatives et municipales du 9 février au Cameroun.

La mission du premier organe cité, dirigée par l’ancien Premier ministre nigérien Seyni Oumarou et qui a déployé 34 observateurs sur le terrain à l’exception notable des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, plongées dans une violente crise sécessionniste, a ainsi relevé une faible affluence des citoyens en âge de voter, aucun engouement particulier n’ayant été constaté dans les différentes localités couvertes.

Cette analyse contraste avec celui dressé par l’OIF, dont l’équipe était conduite par l’ex-ministre marocain de la Justice, Mohamed Auajjar, signale une ouverture et une clôture des bureaux de vote aux horaires fixés par le cadre légal des élections, la présence du matériel électoral au complet dans les bureaux de vote. Elle a également noté la présence discrète des forces de l’ordre pour sécuriser les opérations de vote ainsi qu’un comportement pacifique des électeurs, «qui ont pu accomplir leur devoir citoyen dans le calme et la sérénité».

La Francophonie encourage par ailleurs «toutes les parties prenantes à préserver le même climat d’apaisement lors des étapes suivantes du processus électoral, en particulier dans le cadre du traitement des résultats issus des scrutins».

Bien que n’ayant pas été accréditée par les autorités, l’ONG Transparency International, qui a déployé 200 volontaires dans les régions du Centre, du Littoral et du Sud-Ouest, évoque «une transparence mitigée du fait des charters, des actes d’intimidation et des instigations aux votes multiples». L’organe de lutte contre la corruption signale également une faible participation des citoyens, s’expliquant selon elle par le non retrait des cartes d’électeurs dans plusieurs bureaux de vote, le manque d’engouement à participer aux élections, la perte de confiance au processus électoral», le mot d’ordre de boycott lancé par certains leaders politiques y étant aussi pour beaucoup.

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Plus tranchée encore, Human Rights Watch, qui déplore l’enlèvement par des bandes armées de plus d’une centaine de personnes, l’incendie de biens et des menaces subies par les électeurs dans la période précédant les élections en zones anglophones, déplore que le gouvernement camerounais n’ait pas suffisamment protégé les civils.

Dans le camp d’en face, HRW accuse également les forces de défense et de sécurité d’avoir, entre le 17 et le 20 janvier 2020, mené des opérations dans le Nord-Ouest, détruisant plus de 50 maisons et éliminant plusieurs civils.

Source: Apa News/ Mis en ligne: Lhi-tshiess Makaya-exaucée

Tribune d'Afrique

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