Barrage de la Renaissance: l’immixtion de la Ligue arabe fait monter la tension

Ethiopian workers construct on March 31, 2015 the Grand Renaissance Dam near the Sudanese-Ethiopian border. Ethiopia began diverting the Blue Nile in May 2013 to build the 6,000 megawatt dam, which will be Africa’s largest when completed in 2017. The leaders of Egypt and Ethiopia promised on March 24 to boost cooperation on the Nile river and turn a page on a long-running row over Addis Ababa’s controversial dam project. Egypt, heavily reliant for millennia on the Nile for agriculture and drinking water, feared that the Grand Renaissance Dam would decrease its water supply. AFP PHOTO / ZACHARIAS ABUBEKER (Photo by ZACHARIAS ABUBEKER / AFP)

Les négociations sont toujours dans l’impasse autour du barrage Renaissance. Cette infrastructure construite par l’Éthiopie sur le Nil inquiète particulièrement l’Égypte et le Soudan à cause de son impact sur leurs ressources en eau. L’immixtion de la Ligue arabe dans les débats est venue accentuer les tensions.

En fin de semaine dernière, les représentants d’Addis-Abeba ne sont pas venus à Washington pour un nouveau round de négociations durant lequel un accord était pressenti et depuis, la tension ne fait que monter.

Entretemps, la position de la Ligue arabe a pris le parti de l’Égypte et cela n’a pas du tout plu à l’Éthiopie. L’organisation a rappelé les « droits historiques » du Caire sur les eaux du Nil, en demandant à Addis-Abeba de ne pas remplir le barrage sans accord préalable. Au passage, la Ligue a dénoncé la « position obstinée » des Éthiopiens.

Ces derniers ont vivement réagi, en rejetant la résolution « dans sa totalité », dénonçant « un soutien aveugle de la Ligue arabe en faveur de l’Égypte » et ajoutant que « la crédibilité de l’organisation était en danger ».

L’Éthiopie a toutefois félicité le Soudan qui, même s’il est parmi les plus concernés par le barrage, a préféré ne pas soutenir le texte de la Ligue et rester neutre.

Une campagne de financement par SMS

La position d’Addis-Abeba reste donc intransigeante. Le pouvoir éthiopien continue d’ailleurs à aller de l’avant. Une campagne de financement par SMS a été ouverte à tous les citoyens pour aider à la construction du barrage. Le début du remplissage du réservoir a, lui, été annoncé pour juillet 2020.

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Pour autant, l’Éthiopie s’est dit toujours ouverte au dialogue, même si le pays rejette de plus en plus la médiation américaine. Selon plusieurs observateurs, Washington aurait participé à la rédaction d’un projet d’accord, outrepassant ainsi son rôle de simple observateur. Le texte est rejeté par Addis-Abeba qui dénonce, depuis longtemps, les positions pro-égyptiennes des États-Unis.

Il reste encore de l’espace pour poursuivre la médiation mais pour l’instant aucune date n’est prévue pour une reprise du dialogue.

Source: RFI Afrique/Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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