Au Maroc, le journaliste Omar Radi placé en détention pour « viol » et « financements étrangers »

Le journaliste Omar Radi

Le défenseur des droits de l’homme a déjà été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir critiqué un juge. L’ONG Amnesty International estime qu’il est harcelé par les autorités marocaines du fait de son indépendance.

Le journaliste et militant des droits humains Omar Radi a été placé en détention, mercredi 29 juillet, pour « viol » et « réception de fonds étrangers dans le but de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat », a annoncé la justice marocaine. Il a été transféré à la prison d’Oukacha à Casablanca (ouest) et son procès doit débuter le 22 septembre, a précisé le ministère public.

Le parquet a demandé au juge d’instruction d’enquêter sur des « délits relatifs à l’attentat à la pudeur avec violence et viol », après une « plainte déposée par une citoyenne ».

M. Radi fait également l’objet d’une deuxième enquête « au sujet de la réception de fonds de parties étrangères en vue de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat » et « de mener des contacts avec des agents de pays étrangers pour nuire à la situation diplomatique du Maroc », selon la même source.

Un journaliste espionné par les autorités, selon Amnesty

L’enquête pour réception de fonds étrangers avait été ouverte fin juin, au lendemain de la publication d’un rapport d’Amnesty International selon lequel le téléphone d’Omar Radi était espionné via un logiciel de piratage utilisé par les autorités marocaines. Rabat a toujours démenti.

Le journaliste a, depuis, été entendu une dizaine de fois par la police judiciaire. « Je n’ai jamais été et ne serai jamais au service d’un pouvoir étranger, (…) je ne suis ni un espion ni un agent payé par un fonds étranger », avait réagi M. Radi en qualifiant les accusations le visant de « ridicules ».

Mercredi, peu avant son rendez-vous judiciaire, il a dénoncé dans une vidéo diffusée par son groupe de soutien une « vengeance » à la suite du rapport d’Amnesty. « Les journalistes qui critiquent l’approche sécuritaire au Maroc sont les plus vulnérables aux représailles », a-t-il lancé.

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« Dégradation claire de la liberté d’expression », selon RSF

En mars, le militant de 33 ans avait été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour avoir critiqué un juge sur Twitter. Selon Amnesty, ce « journaliste courageux » est harcelé par les autorités marocaines du fait de son indépendance.

Reporters sans frontières (RSF), avec d’autres ONG, a appelé mercredi les autorités marocaines à cesser « toute intimidation et harcèlement » du journaliste, en affirmant que son cas illustrait une « dégradation claire de la liberté d’expression » dans le pays. « Plus que jamais nous appelons à la fin de cette mascarade », a réagi le groupe de soutien de M. Radi, tandis que son père a dénoncé sur Facebook une « vengeance ».

Soutce: Le Monde Afrique /Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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