Les Égyptiens appelés aux urnes pour des législatives jouées d’avance

Environ 63 millions d’électeurs sont appelés à renouveler leur Parlement en Égypte samedi. © Mohamed Abd El Ghany, Reuters


Les bureaux de vote ont ouvert samedi en Égypte pour des élections législatives sans suspens, tant la victoire du camp favorable au président Abdel Fattah al-Sissi, l’ex-général au pouvoir depuis six ans, ne fait aucun doute.

C’est une élection jouée d’avance qui se déroule samedi 23 octobre en Égypte. Face à une opposition condamnée à jouer un rôle de figuration, c’est bien la coalition pro-gouvernementale du président Abdel Fattah al-Sissi qui l’emportera dans les urnes.

Environ 63 millions d’électeurs, sur une population de 101 millions, sont appelés à renouveler leur Parlement en élisant 568 députés sur un total de 596. Les 28 restants seront nommés par le président, dont la mainmise est croissante sur la vie politique égyptienne.

Depuis plusieurs semaines, des posters géants à l’effigie des candidats, environ 4 000 indépendants et huit listes ont bourgeonné dans les villes égyptiennes. Les candidats, dont beaucoup se représentent, font campagne par SMS et à grand renfort de vidéos en ligne.

Compte tenu du nombre très limité de candidatures d’opposition, la victoire de la coalition pro-gouvernementale menée par le parti « Mostakbal Watan » (« Futur d’une nation ») ne fait aucun doute.

Le taux de participation s’annonce particulièrement faible. En août, les Égyptiens avaient voté pour pourvoir une partie des 300 sièges de la chambre haute. Ce dernier scrutin avait été marqué par un taux de participation de seulement 14,23 %.

Au pouvoir jusqu’en 2030

Élue en 2015, la chambre basse actuelle est déjà dominée à une écrasante majorité par des partisans d’Abdel Fattah al-Sissi. Le « bloc des 25/30 » représentant l’opposition y est très minoritaire.

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Constitué d’hommes d’affaires influents et de personnalités publiques, « Mostakbal Watan » a vécu une consécration supplémentaire cette semaine avec la nomination de son chef, Abdelwahab Abdelrazek, à la tête du Sénat.

Le rétablissement du Sénat, aboli après la chute de l’ancien président islamiste Mohamed Morsi, fait partie d’une réforme constitutionnelle approuvée par référendum en 2019 et très favorable à l’actuel président.

Cette dernière prévoit la possibilité pour Abdel Fattah al-Sissi de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2030, renforce son contrôle sur le pouvoir judiciaire et permet à l’armée d’étendre davantage son influence sur l’économie.

Sous la présidence Sissi, l’Égypte a réduit au silence l’opposition islamiste comme libérale : les Frères musulmans, les militants de gauche, les journalistes et blogueurs.

Si l’opposition était faible sous la présidence de Hosni Moubarak, chassé du pouvoir en 2011 après un règne de près de trente ans, au début du Printemps arabe, elle était alors davantage représentée au Parlement.

Source : France 24/Mis en ligne :Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

Tribune d'Afrique

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