Le nouvel émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental prend officiellement ses fonctions ce lundi 1er novembre 2021. Nommé début octobre, le diplomate italo-suédois Staffan de Mistura aura la tâche difficile de relancer un processus diplomatique au point mort. La preuve : le poste est resté vacant pendant deux ans et demi.
C’est un cadeau empoisonné qu’a reçu Staffan de Mistura pour ses 40 ans de carrière à l’ONU. Mais à 74 ans, cet ancien ministre italien a l’habitude des missions impossibles, puisqu’il a déjà représenté les Nations unies en Afghanistan, en Irak et en Syrie.
Treizième nom d’une liste de… treize noms proposés par Antonio Guterres pour tenter de succéder à l’Allemand Horst Köhler, démissionnaire en mai 2019, il est parvenu à obtenir l’aval des parties, malgré le rejet initial du Maroc. La situation du Sahara occidental a évolué depuis que son prédécesseur a jeté l’éponge. Des décisions unilatérales ont agrandi le fossé entre Rabat et les indépendantistes du Front Polisario.
Tenter d’apaiser les tensions
En novembre 2020, les Marocains sont entrés dans la zone tampon de Guerguerat, à la frontière mauritanienne, pour améliorer la route et la circulation des camions sur cet important axe commercial. Une « provocation » pour des militants sahraouis, qui ont organisé des sit-in, puis ont été chassés par les forces de sécurité marocaines. En réaction, le Front Polisario a mis fin au cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 et repris ses opérations sur le mur de défense marocain. Cela a eu pour effet de raviver l’intérêt international pour ce conflit souvent oublié, et de remobiliser la jeunesse.
Staffan de Mistura devra trouver des moyens concrets de ramener les protagonistes autour de la table. Néanmoins, l’Algérie, parrain du Polisario, a récemment refusé de participer aux discussions, estimant que les tractations devaient se faire directement entre le Maroc et les indépendantistes sahraouis.
Source: RFI Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée