Au Sénégal, Macky Sall ressuscite le poste de Premier ministre

Supprimé au lendemain de la réélection de Macky Sall, en février 2019, le poste de Premier ministre vient de faire sa réapparition au Sénégal. Reste à savoir qui en héritera.

« Monsieur le Président de la République a promulgué ce jour la loi constitutionnelle portant suppression du poste de Premier ministre ». Le 14 mai 2019, quelques semaines après avoir été réélu au premier tour de la présidentielle (avec 58,26 %), Macky Sall annonçait cette réforme controversée, entérinée par l’Assemblée nationale quelques jours plus tôt : il se passerait désormais de Premier ministre et piloterait en solo l’action du gouvernement.

En guise d’explication, un slogan anglo-saxon : « fast-track ». « Quand on aspire à l’émergence et qu’on est tenu par l’impératif du résultat, l’urgence des tâches à accomplir requiert de la diligence dans le travail. Ce qui doit être fait aujourd’hui ne peut être remis à demain. Voilà le cap que j’entends fixer aux équipes qui m’accompagneront dans ce nouvel élan de réformes transformatives », se justifiait alors Macky Sall.

Diligence

Censée améliorer cette volonté de réformes énergiques, la suppression du poste de Premier ministre avait été entérinée par une large majorité de députés, même si les détracteurs du chef de l’État avaient alors fait valoir qu’elle n’avait pas été annoncée par Macky Sall avant sa réélection – dès le premier tour -, en février 2019.

Dix-neuf mois plus tard, celui-ci a donc changé son fusil d’épaule. Ce 24 novembre, peu avant de quitter le Sénégal pour la République démocratique du Congo (RDC), où il doit notamment préparer la transition à la présidence de l’Union africaine (UA) avec son homologue Félix Tshisekedi, Macky Sall a en effet informé son gouvernement qu’il revenait sur ses pas et comptait ressusciter la fonction de Premier ministre.

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Révision

« Le Président de la République a par ailleurs informé le Conseil de sa volonté d’initier une révision de la Constitution en vue de l’instauration du poste de Premier ministre, peut-on lire dans le communiqué officiel du Conseil des ministres en date du 24 novembre. Cette restauration, qui vient ainsi adapter l’organisation du pouvoir exécutif à un nouvel environnement économique et sociopolitique, s’accompagne d’une nécessaire requalification des rapports entre l’exécutif et le législatif, notamment la réintroduction de la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale et le pouvoir de dissolution de celle-ci, dévolu au Président de la République. »

Un retour à la situation antérieure donc, dans le cadre d’une réforme qui sera soumise à l’Assemblée nationale en procédure d’urgence au cours des prochains jours, et dont l’adoption ne devrait être qu’une formalité.

Reste à savoir à quelle échéance le prochain Premier ministre prendra ses fonctions et, surtout, qui sera l’heureux élu.

Selon nos informations, Amadou Ba, ministre de l’Économie et des Finances de 2013 à 2019 puis des Affaires étrangères jusqu’au remaniement du 1er novembre 2020, semble en pole position. Mais Amadou Hott, devenu ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale en 2019, est également évoqué comme un possible candidat.

Source: Jeune Afrique/ Mis en ligne: Lhi-Tshiess Makaya-Exaucée

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